Expression n Akim est un jeune interprète qui donne à la musique arabo-andalouse de nouvelles marques mélodiques. Aux instruments traditionnels s'associent et se combinent d'autres sons tels ceux générés par la guitare ou encore le piano. Une nouvelle empreinte musicale apportée sur un ton imaginatif à l'arabo-andalou. «Je voulais un répertoire léger, festif, j'ai introduit la guitare et le piano et adapté le répertoire andalou en chansons courtes et s'enchaînant sur un rythme allant crescendo, ce qui va à l'encontre des codes traditionnels», explique-t-il. Akim El-Sikameya esquisse et trace avec la guitare flamenco et d'autres instruments étrangers à l'arabo-andalou traditionnel (basse, cajon, accordéon, sax, trompette...), un style métissé qu'il ne cesse de raffiner au fil de ses rencontres et expériences multiples. S'exprimant sur son style, il dira : «Je suis un explorateur musical et un grand passionné de la recherche et de l'adaptation de styles musicaux au gré de mon inspiration mais ma structure de base, qui est la musique arabo-andalouse, reste mon point de convergence.» «Il est vrai que mon premier album ‘Atifa Oumi‘ représentait déjà un métissage de l'arabo-andalou avec différents thèmes tels que le flamenco, le jazz, le tzigane, mais mon troisième album est plus contemporain et comporte plus de diversités», souligne-t-il. Akim El-Sikameya est un artiste accompli. «Je suis auteur, compositeur, interprète et violoniste», fait-il savoir. Et d'ajouter : «Ayant commencé ma carrière comme interprète, je me suis progressivement détaché de la tradition pure et dure pour aller vers un univers personnel et contemporain, ce qui me ressemble davantage.» S'exprimant sur le choix de son nom de scène, «Akim El-Sikameya», il dira : «El Sikameya est l'association de deux noms de nouba, «El-sika» et «El-meya», dans le répertoire arabo-andalou. Vivant en France, j'ai pour une simple raison de prononciation du H, choisi Akim au lieu de Hakim.» Interrogé sur sa passion pour la musique, Akim répondra : «Il est vrai que je suis issu d'une famille ayant entretenu une tradition musicale andalouse ininterrompue et que j'ai commencé ma formation de chant et violon très jeune. J'ai également bénéficié d'une formation longue de seize années à Nassim El-Andalous mais je ne me suis pas contenté de perpétuer le flambeau de mélomanes, comme attendu de moi, car j'ai choisi de faire de la musique ma profession dès la sortie de mon premier album ‘Atifa Oumi ‘ à Marseille, alors que je venais d'achever mes études universitaires , motif de ma venue en France.» Akim, qui a à son actif plusieurs albums, quatre dont un en live, nourrit d'autres projets. «Mes projets actuels concernent en priorité la promotion de mon dernier album, la préparation de ma tournée internationale en Asie et en Inde et ce qui me tient particulièrement à cœur : mon concert à Alger le 8 avril prochain à la salle El-Mougar.» l Akim a énormément appris de la musique et notamment de son parcours jalonné de rencontres et ponctué d'expériences diverses. «J'ai appris la patience, l'assiduité, la rigueur et l'humilité en m'enrichissant, notamment lors de mes voyages successifs, de nouvelles rencontres musicales, culturelles et humaines, ce qui ouvre constamment de nouveaux horizons à ma créativité.» Considérant la musique comme «une passion, riche en aventures et ayant la scène pour meilleur refuge», Akim est satisfait de son choix pour avoir fait une carrière musicale. «Je suis conscient de mon privilège d'avoir pu me réaliser et vivre intensément ma passion», confie-t-il. Interrogé sur l'idée de fonder la formation musicale «El-Meya», Akim répondra : «En parallèle à ma formation au conservatoire arabo-andalou au programme très strict, j'étais le musicien en herbe évoluant avec assiduité au sein d'orchestres scolaires. J'y trouvais l'opportunité d'aborder des styles divers, puisque nous interprétions la chanson algérienne en général : chaâbi, arabo-andalou, tindi, raï ancien…. Séduit par le polymorphisme musical j'ai eu l'idée, à la fin de ma scolarité, de mettre au point un répertoire allant de l'arabo-andalou au raï en passant par la chanson marocaine, l'ensemble harmonisé à la guitare et au piano. J'ai alors créé le groupe El-Meya, composé d'amis musiciens, tous basés à Oran afin de mettre en œuvre ma vision musicale.» Akim estime que «la musique algérienne se porte et s'exporte très bien à l'échelle internationale et, par conséquent, l'arabo-andalou aussi».«Il n'y a qu'à voir le nombre d'artistes algériens installés à l'étranger et qui tournent dans le monde», indique-t-il, et d'ajouter : «Bien que l'arabo-andalou porte une image classique et très élitiste, mon défi est d'en assurer une approche personnelle et adaptée à notre époque, sans le dénaturer, son esprit étant intemporel et universel.»