Photo : Mahdi I. «La consommation de l'eau par le grand public est loin de son prix réel, l'Etat continuera a subventionné l'eau et le tarif unitaire de consommation sera maintenu à son prix actuel», a déclaré Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, lors de son passage hier dans l'émission «En toute franchise» de la radio chaîne trois. Dans le but d'éviter tout plan Orsec en matière de distribution de l'eau, le ministre a appelé les citoyens à consommer rationnellement l'eau car les réserves au niveau des barrages ne peuvent pas aller au-delà des deux prochaines années. Evoquant le piquage illicite de l'eau, le ministre a indiqué que cet aspect reste un grand problème puisque, selon lui, la moitié des communes à travers le pays ne payent pas l'eau. « Si l'Etat applique le tarif réel de la consommation de l'eau, la facture deviendra « imbuvable », a fait remarquer Sellal qui évoque le grand effort qu'a consenti l'Etat ces dernières années dans le secteur de l'hydraulique afin d'augmenter le rationnement de l'eau qui est de l'ordre 169 litres/ jour pour chaque Algérien. A ce sujet, le ministre dira que « l'eau de mer est disponible, il y a trois usines qui sont mises en service, et dix sont en cours de réalisation à l'horizon 2010 à 2014». En matière de superficie d'agriculture irriguée en Algérie que ce soit en moyenne ou en grande hydraulique, le ministre a indiqué que durant l'an 2000, plus de 350 000 hectares étaient irrigués et qu'aujourd'hui, on enregistre 950 000 hectares irrigués. Selon lui, 65 % des ressources hydriques vont à l'agriculture, 35 % vont à l'alimentation en eau potable, l'industrie et le tourisme. Pour Sellal, il faut exploiter toutes les possibilités afin d'augmenter le niveau des ressources en eau et c'est pour cette raison qu'un grand investissement a été fait dans le domaine de la récupération des eaux épurées d'où la réalisation de 102 stations d'épuration. Grâce à cet investissement, le secteur de l'hydraulique arrive à récupérer aujourd'hui plus de 650 millions de litres des stations d'épuration dont une partie va pour l'irrigation et le reste pour la régénération de la nappe souterraine. Le ministre a dit que tous les barrages qui se sont érigés sont sur les régions agricoles des Hauts plateaux et cela pour permettre à la production agricole de s'accroître davantage. Au sujet de l'envasement de certains barrages, le ministre a souligné à ce sujet que le reboisement autour des barrages reste la meilleure solution pour les protéger. Pour ce qui est de la pollution du barrage de Ben Khedda, le ministre a donné l'ordre pour que toute réalisation de stations d'épuration des eaux usées se fera à proximité des barrages. Abordant le sujet des entreprises qui construisent des barrages, le ministre a annoncé que sur les quatre projets de construction qui vont être lancés bientôt, trois ont été attribué à des entreprises nationales comme COSIDER et le quatrième qui est un méga projet nécessite la contribution d'une entreprise étrangère.