Vendredi remplacera-t-il jeudi ? Rien n'est moins sûr. A quelques jours de l'introduction du nouveau week-end, l'éditeur attend le diffuseur qui, à son tour, regarde du côté des distributeurs. Vendredi a beau être un jour de semaine, il ne sera plus dédié au repos hebdomadaire. Prendra-t-il la place du jeudi après-midi avec des rues animées, une activité normale entrecoupée juste par la prière du vendredi qui ne dépasse pas au maximum deux heures ? Ce qui est plus sûr, c'est l'absence de certains titres ce vendredi sur les étalages. C'est le cas du quotidien la Tribune. La rédactrice en chef Mme Ghada Hamrouche nous a affirmé que «la Tribune ne sera pas envoyé à l'imprimerie». «C'est une période d'attente. On verra comment les choses vont évoluer. On ne pourra faire sortir le journal avec au bout des pertes sèches si le réseau de distribution ne fonctionne pas», explique-t-elle. C'est le même calcul qui semble guider le quotidien Ennahar qui n'exclut pas de paraître les autres vendredis. Tout en se félicitant de la disponibilité des imprimeries à assurer l'impression sept jours sur sept, la responsable de la Tribune ajoute que «c'est le réseau de distribution qui décidera de tout en dernier ressort». El Khabar et El Watan ne semblent pas assujettis à de telles contraintes. Selon M. Iouanoughene du quotidien arabophone, «il nous suffira de décaler l'édition amaigrie de vendredi à samedi». Au siège du journal El Massa, la décision d'être présent ce vendredi n'est pas encore prise. «Il n'y a rien qui nous empêche d'être dans les kiosques mais comme nous dépendons pour la diffusion d'Echourouk, ils nous ont informés que eux décideront de la parution de leur titre d'ici deux ou trois jours». Même son de cloche chez M. Boudjerida, le directeur de la SARL MPS qui diffuse à l'Ouest du pays quatorze titres notamment l'écho d'Oran, l'Expression et Ennahar. « La SIO, société d'impression de l'Ouest, nous a confirmé qu'à partir de la semaine prochaine, ses ateliers seront en marche les jeudis et les jours de repos. Pour les journaux, nous attendons les faxs d'Alger. Jusqu' à ce dimanche en fin d'après-midi, on n'a été destinataire d'aucune décision». Cette adaptation révèle en fin de compte la fragilité des titres qui ne possèdent pas leur propre réseau de distribution. Même expectative au niveau des diffuseurs. A l'Est du pays, la société Sodi Press qui se charge de la distribution de neuf journaux se dit disponible pour s'adapter au nouveau week-end. «Nous attendons juste la confirmation de nos clients comme Echaâb pour mobiliser nos personnels et moyens et assurer notre mission», nous dit son responsable. La semaine du doute n'a pas pris fin mais les choses finiront par s'éclaircir au cours des prochaines semaines. Pas de doute là dessus.