Photo : Slimene SA. «Même sans espoir, la lutte est encore un espoir», selon une citation d'un écrivain français Romain Rolland. Cet adage sied au message véhiculé d'une pièce de théâtre «Kalam» dont sa générale a été donnée dernièrement à Alger. Ce spectacle, interprété par deux comédiens et dont le décor est simple, a su plonger l'assistance dans une ambiance intime et lui ouvrir une lucarne sur ce monde, notre monde. Avec un art consommé de la mimique et des expressions corporelles captivantes, les deux comédiens ont su créer les situations du réel et raconter avec talent en usant des techniques proches de celles des règles classiques de l'art du théâtre. Il s'agit de la pièce «Kalam» du texte «le chant du cygne» de l'auteur Antoine Tchekhov adapté par Haïdar Ben Houcine. C'est une tragédie d'une durée d'une heure. Deux comédiens évoluent sur scène, Slimane Ben Ouari et Adila Ben Dimrad. Cette pièce s'apparente au théâtre expérimental. La trame de ce drame tourne autour de la vie mouvementée de deux personnages, un homme et une femme. Ces deux derniers exposent ou relatent les moments pénibles traversés dans leur vie. Chacun d'eux évoquent les expériences vécues qui s'avèrent en fait sans résultats constructifs. En effet, ces deux personnages versatiles et changeants concordent en fin de compte. La pièce est divisée en plusieurs actes traitant chacun des problématiques succinctes et particulières. Suivant un rythme qui alterne des dialogues, deux voix off. L'objectif recherché dans la pièce se projette dans le message de vouloir changer des attitudes sociales indésirables. Le spectateur n'est plus passif puisque l'œuvre fait appel à sa conscience sociale. Cette pièce est adaptée dans un langage simple et met en scène des personnages facilement identifiables où chacun se reconnait. Les personnages ont des besoins et des plaisirs classiques. Ils impressionnent par leur force et leur volonté de changer leur situation en s'opposant aux discriminations sociales. La pièce de théâtre, par l'identification des spectateurs aux personnages, permet à ceux-ci de mieux cerner leur vie. L'ensemble des spectateurs a fait part de son «admiration» pour cette représentation théâtrale, qui a longuement applaudi les acteurs de la pièce, leur faisant comprendre qu'ils ont réussi la prouesse de cette nouvelle expérience. A ce sujet, Amel Menghad, metteur en scène de cette pièce de théâtre « J'ai voulu relever le défi en entreprenant pour la première fois le travail à la fois délicat et ardu de la mise en scène d'une pièce de théâtre. J'ai été particulièrement passionnée par la lecture de ce texte. J'ai pris tout mon temps pour travailler et concevoir cette mise en scène. Je me suis consacrée à ce projet depuis août dernier, cela fait maintenant presque six mois de travail et de préparation pour réaliser mon projet». En dernier lieu, cette brillante comédienne et metteur en scène était émue par la réaction enthousiaste du public qui l'a profondément touché, la récompensant de ses durs efforts. Amel Menghad a campé des rôles dans de nombreuses pièces de théâtre à l'exemple de «la Leçon», «Bois la mer», «Klinov», «Hérostrat», «Sans commentaire».Elle compte prochainement travailler deux spectacles de théâtre en tant qu'assistante aux côtés de son époux et metteur en scène Haïdar Ben Houcine en partenariat avec le Théâtre Régional de Guelma.