Photo : Slimene S.A. Le comédien, écrivain et dramaturge connu, Slimane Benaïssa vient de présenter la générale de l'œuvre intitulée « Majlis Taâdib », Conseil discipline, ce samedi à la salle Atlas, Alger, exclusivement pour la Télévision algérienne. Cette œuvre a été préparée en un mois avec la participation de six anciens et compétents comédiens dont Slimane Benaïssa lui-même. Cette pièce est une véritable parodie d'une réalité de la société algérienne dans la diversité de ses composantes en période de guerre de libération nationale. Cette composante comprend le colonisateur lui-même avec son esprit dominateur, l'Algérien épris de liberté, prêt au sacrifice suprême pour l'indépendance de son pays est l'élément neutre ne manifestant aucune opinion pouvant vivre quelque soit l'issue de la guerre. La pièce se déroule sous une forme d'altercations entre ces divers points de vues. Réalisé dans un décor simple, Slimane Benaïssa nous plonge dans un univers où diverses émotions s'entremêlent, la mort, la vie, l'amour, la haine, la souffrance, le rire. Des personnages s'exaltent à corps perdus, les sens. Les six comédiens sont des professionnels de la scène, interprètent leur rôle avec talent et conviction. Ils se nomment Arslane, Djamel Bounab, Mustapha Ayad, Brahim Chergui, Mohamed Remass et Slimane Benaïssa. L'auteur de «Les fils de l'amertume » explique les sources de son inspiration. Il avait 12 ans quand les faits racontés dans cette pièce de théâtre se sont produits. Cela se passait au collège de Annaba où il était lycéen. Un conseil de discipline devait sanctionner deux élèves qui se sont disputés. Cet événement a été une occasion pour faire renaître tout le conflit qui ensanglantait l'Algérie dans sa lutte de libération nationale. Cette création a été chaleureusement accueillie par le public présent. Chaque tirade des comédiens donnait une opportunité de réflexion et de méditation sur les réalités de la société de cette époque. La seule constante semble être cette plongée dans les fins fonds de l'humain avec toutes ses faiblesses, dans une société emplie de diversité et dont la singularité demeure cette recherche de soi en l'autre. Il faut dire que la scénographie de l'œuvre de «Conseil de discipline » s'est parfaitement adaptée à l'esprit conçu par l'auteur lui-même. Cette scénographie de l'œuvre de l'artiste Larbi Arezki, ce talentueux artiste-peintre qui s'est lancé dans le décor des pièces de théâtre. Avec cette pièce, il en est déjà à sa dixième expérience dans l'art de la scénographie. Pour cette édition, il a réalisé de véritables prouesses dans le décor en faisant introduire sur la scène deux véhicules, un blindé de l'armée coloniale et une voiture d'époque ; la légendaire 4 CV. « Il ne m'a pas été difficile de trouver ces pièces de décor pour les conduire sur scène, nous avons trouvé les équipements appropriés pour les installer sur la scène de cette salle Atlas, possédant des structures d'avant-garde », martèle Arezki Larbi. Cette pièce de Slimane Benaïssa jouée en arabe populaire constitue pour la Télévision algérienne une émission, tranchant avec les enregistrements télévisés, ayant pour objet et pour thème les différents genres musicaux. « Cela sera une offre de qualité pour le téléspectateur algérien », affirme Mehdi Benaïssa, réalisateur à la télévision et qui n'est autre que le fils de Slimane Benaïssa. Cet illustre comédien et metteur en scène a voulu tabler dans son travail, sur l'art consommé de l'émotion ainsi que le côté scénographique. La force de la touche artistique de cet auteur est de faire exploser cet «Alliage » d'expériences qui s'est distingué par une maîtrise et une cohérence de jeu à laquelle lui seul peut apporter une rigueur et un investissement passionner. Né à Guelma, Slimane Benaïssa est auteur, metteur en scène, acteur. Il a été membre du Haut Conseil de la Francophonie. Il est également nommé Docteur Honoris Causa de l'Université de Paris Sorbonne.