Le gouvernement espagnol qui entame la présidence semestrielle tournante de l´UE va donner «une impulsion aux relations de l´UE avec l'Algérie», et plus spécialement dans le secteur de l´énergie en vue de «finaliser un accord de Partenariat énergétique», selon des déclarations du gouvernement de Zapatero. Ce dernier prévoit dans son agenda un intérêt aussi bien pour ses relations avec le Maghreb que la Méditerranée. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, avait lié la signature de l'accord à des exigences en matière de circulation des personnes. Les experts n'excluent pas une préférence des Européens pour le gaz provenant de l'Algérie, d'autant plus que le gaz russe qui couvre 80% des besoins de l'Europe pose des problèmes de transit par des pays tiers en conflit avec la Russie. Des litiges épisodiques hypothèquent l'approvisionnement de plusieurs clients européens, ce qui renforce un désir de diversification. D'autre part, un cabinet de conseil britannique, Oxford Business Group avait prédit récemment que les projets gaziers algériens seraient «une alternative à l'approvisionnement russe dans les prochaines années». Selon son dernier rapport, Oxford Business Group place l'Algérie comme «le futur grand interlocuteur de la politique gazière de l'Union européenne». Le cabinet d'intelligence économique britannique positionne l'Algérie «au cœur de la future politique énergétique de l'Union européenne». L'Algérie est déjà un important fournisseur de gaz naturel des pays du Sud de l'Europe avec deux gazoducs la reliant à l'Espagne et à l'Italie. Le grand projet Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, fonctionnel à la mi-2010, aura une capacité de huit milliards de m3 de gaz par an. L'Italie aura de son côté un nouveau gazoduc, le Galsi, dont la capacité annuelle atteindra également les huit milliards de m3. Pour sa part, le gazoduc Transmed, qui approvisionne l'Italie via la Tunisie et la Sardaigne, verra sa capacité actuelle passer de 27 milliards de m3 à 34 milliards. L'Algérie continue ses efforts de prospection à travers une série d'appels d'offres. Elle pourrait exporter, selon les estimations, «62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe, au cours des cinq prochaines années.» Autre atout en poche, l'Algérie a signé avec le Nigeria et le Niger, en juillet 2009, un accord pour relancer la construction du vieux projet de gazoduc transsaharien à destination de l'Europe. Sa mise en service est programmée en 2015.