Bien qu'ils constituent une force économique et un potentiel d'investissement dans le monde, les pays riches du Golfe n'ont aucune influence et ne détiennent aucune décision politique Les défis sécuritaires des pays du Golfe ont été, hier, au cœur d'une conférence-débat animée au forum d'El Chaâb par le Docteur Hamoud Salhi, enseignant à l'université de Californie. Les visées des uns et les menaces persistantes des autres font que les pays du Golfe- ceux du Conseil de coopération en particulier- sont plus que jamais appelés à tenir compte des nombreux défis à relever. En plus de la menace iranienne, allusion faite au nucléaire iranien et l'expansionnisme chiite, le conférencier estime que bien qu'ils constituent une force économique et un potentiel d'investissement dans le monde, les pays riches du Golfe n'ont aucune influence et ne détiennent aucune décision politique. En dépit de la recrudescence des actes terroristes passant de 207 opérations en décembre 2007 à 520 en juin 2008, le conférencier atteste que les pays du Golfe ont retrouvé une relative stabilité. Mais cela ne signifie pas pour autant que ces pays sont à l'abri de toute déstabilisation. L'autre défi à relever consiste en la préparation de l'après-pétrole. Selon Dr Hamoud, tous les pays de la région appréhendent les années à venir. Ce qui explique, d'ailleurs, l'intérêt qu'accordent les pays de la région au développement économique hors hydrocarbures. Il cite, à titre d'exemple, l'effort que déploie depuis des années l'Emirat de Dubaï et les investissements qu'il consacre au développement durable, comptant énormément sur des opérateurs économiques étrangers. Ce qui fait dire au conférencier que la forte présence étrangère dans les pays du Golfe constitue à elle seule une menace pour les régimes de la région, dès lors que cette intervention dans différents domaines de développement est beaucoup plus politique qu'économique. Evoquant la politique externe des pays du Golfe à l'égard des conflits à l'échelle mondiale, le conflit israélo-palestinien en particulier, le conférencier estime qu'elle est à l'image de la position de tous les régimes arabes. Mais les avis divergent quant à l'occupation par les forces iraniennes des trois îles dans les Emirats. Le conflit qui se pose actuellement dans toutes ces sociétés est, selon les observateurs, celui des générations qui se sont succédé.