L'agriculture est un des secteurs économiques qui réagit le mieux au soutien financier public, avec une amélioration indéniable du rendement agricole, qui invite à aller plus loin dans les acquis, et ce, pour la simple raison que la hausse de la productivité est une performance qui doit être structurellement consolidée pour ne pas être un fait accidentel dû à deux ou trois saisons favorables. Ce qui peut être dit de la productivité, peut être dit des conditions de commercialité et du réseau d'écoulement des produits agricoles, car il ne peut y avoir d'agriculture viable en l'absence d'acteurs agricoles qui ne maîtrisent pas le volet commercial en vue d'assurer continuellement des débouchés valorisants pour leurs produits sur les marchés national et international. Durant une décennie, l'agriculture algérienne a cherché une voie d'émergence qu'elle a fini par trouver dans une combinaison d'effets du Plan national de développement agricole (PNDA) et ceux du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR). Ces effets ne consistant, pour le moment, que dans une amélioration du rendement de certaines filières, les conditions générales d'une intensification et d'une optimisation de la production agricole n'étant pas encore tout à fait réunies. Ce que les effets d'investissements financiers dans le domaine agricole ont démontré, en tout cas, c'est qu'il suffit de peu de moyens, relativement à ce que requièrent les autres secteurs productifs, pour dynamiser l'agriculture, alors que les enjeux qui sous-tendent cette dynamisation sont majeurs, puisqu'il ne s'agit pas moins que de sécurité alimentaire nationale, de promotion du développement rural, et de création de millions d'emplois. C'est ce que peut l'agriculture qui n'a jamais requis plus de 5% du budget national alors qu'elle contribue à hauteur de 15% dans le Produit intérieur brut. Ce qui a empêché un véritable essor au niveau de ce secteur, ce fut le désinvestissement, le pire des phénomènes qui puissent toucher. Et l'agriculture a longtemps manqué des fonds nécessaires à la viabilisation, dans un contexte où le risque investissement lié à la sécheresse et aux mauvaises récoltes ne peut être assumé que dans le cadre de mécanismes où la main de l'Etat tient le plus grand des leviers. L'Etat est allé, justement, au secours de l'agriculture ces dernières années en en appelant à une approche rationnelle qui s'inscrit en rupture par rapport à une gestion antérieure aléatoire, exactement à l'image d'un secteur qui a toujours été l'otage des aléas climatiques. Désormais, l'agriculture est la cible d'un programme qui vise à protéger les ressources et à assurer la sécurité alimentaire, tout en veillant à préserver les conditions d'un développement durable. Cette approche moderniste du monde agricole et rural, qui semble avoir dépassé le stade des attentes financières, pour s'attaquer à celles regardant à la fois les aspects liés à la formation et au rajeunissement des agriculteurs, ne fait pas l'économie d'une implication du secteur de l'agroalimentaire et de la recherche universitaire, deux domaines qui pourraient compléter le triangle dont l'agriculture est le point fondamental, car c'est dans cette relation triangulaire qu'une agriculture, alors intelligente, peut se frayer un chemin vers un destin industriel, en faisant de la recherche universitaire appliquée la meilleure passerelle du champ agricole, en passant par la chaîne de transformation agroalimentaire, jusqu'aux rayons de commercialisation locale ou encore jusqu'aux quais des ports et aéroports d'où se fait la conquête des marchés internationaux.