Photo: Horizons. Le mouvement de protestation enclenché depuis mardi dernier par les travailleurs du complexe sidérurgique d'Arcelor Mittal à Annaba semble loin de connaître son épilogue. Le SG du syndicat de l'entreprise, Smain Kouadria, qui a animé hier une conférence de presse au siège du complexe d'El Hadjar, a confirmé le maintien de ce mouvement «jusqu'à la satisfaction des revendications liées au plan d'investissement de l'usine», a-t-il insisté. Pour le conférencier, le dossier de la cokerie- suspendue depuis le mois d'octobre dernier- qui constitue le nœud gordien du conflit ne doit pas être séparé du plan d'investissement proposé par Arcelor Mittal Algérie. «La cokerie est une partie intégrante de l'usine et de ce fait elle ne peut nullement être marginalisée», dira le SG ajoutant que «la reprise du travail est conditionnée par un engagement officiel de la direction générale de l'usine et des pouvoirs publics portant la mise en œuvre de ce plan qui doit inclure la réhabilitation de la cokerie». Invité à donner le point de vue du syndicat par rapport aux déclarations récentes de la direction du complexe relatives à l'accompagnement du plan en question y compris l'unité de la cokerie, le syndicaliste a réaffirmé qu'«aucune garantie écrite n'est avancée dans ce sens. Nous voulons du concret. Des engagements officiels». D'après le syndicat, le plan d'investissement est de près de 350 millions de dollars pendant que la réhabilitation de la cokerie nécessite à elle seule plus de 35 millions de dollars, selon l'évaluation préliminaire établie par des expertises étrangères, demandée par le groupe au lendemain de la fermeture de cette unité. Il sied de signaler à cet égard que conformément à un accord conclu entre la Direction et le partenaire social, les 320 charbonniers de l'unité ont été affectés à d'autres divisions du complexe tandis qu'une partie d'entre eux est restée sur place pour assurer des missions d'entretien et de maintenance. Pour ce qui est du produit du coke, nécessaire pour le maintien du fonctionnement des autres services du complexe, la Direction de ce dernier a recouru à son importation depuis les pays de l'Europe de l'Est en particulier, où le groupe Mittal est fortement implanté. Cette démarche qui persiste encore n'est pas du goût du syndicat qui plaide la réactivation de la cokerie et mettre un terme à l'importation de ce produit. S'agissant des grandes lignes du plan, celui-ci prévoit, souligne-t-on, la protection de la production sidérurgique nationale, le renforcement des infrastructures de l'usine ainsi que les liaisons entre le complexe et les différents sites miniers. Au sujet du taux de suivi du mot d'ordre de grève, Smain Kouadria qui note le maintien du service minimum, avance un taux de 95%. Lors de la conférence d'hier, le syndicaliste annonce que le fourneau n°2 de l'usine où le service minimum est assuré pourrait être paralysé dans les jours à venir. Plus loin, après la marche des travailleurs du complexe organisée jeudi dernier vers le siège de la Direction, le conférencier n'a pas exclu la possibilité de se rendre au niveau du siège de la centrale syndicale à Alger : «Nous nommes prêts même à se rendre au siège de l'UGTA à Alger. Si cette situation perdure, nous le ferons», a-t-il dit. Le Complexe d'El Hadjar compte quelque 7.200 salariés pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an. Pour l'année 2010, la Direction compte porter le volume de production à trois millions de tonnes. l Selon la Direction Général d'Arcelor Mittal : «La cokerie pas indispensable» La cokerie de l'unité sidérurgique d'Arcelor Mittal, maintenue en chauffe depuis octobre dernier, «n'est pas indispensable au fonctionnement de l'usine», a indiqué samedi la direction générale de l'entreprise. Le plan d'investissement de l'usine ArcelorMittal de Annaba, dont les travailleurs sont en grève à cause de la fermeture de cette cokerie, est axé sur «le cœur de métier» en l'occurrence la fabrication de l'acier, a-t-elle précise dans un communiqué qui mentionne que le complexe a toujours travaillé de façon concertée avec ses partenaires » . Pour aider à la résolution de ce conflit qui affecte l'usine depuis mardi dernier, et qui est «nuisible aux intérêts de toutes les parties», le plan d'investissement d'ArcelorMittal en Algérie a été proposé aux pouvoirs publics par la direction générale du complexe, ajoute le même document. Les points relatifs, notamment, à la mise en place d'une «commission mixte pour étudier les questions liées aux postes pénibles et à la revalorisation de certains métiers clés, seront discutés avec le partenaire social». Souligne le communiqué.