L'état d'urgence a été décrété à Haïti jusqu'à la fin janvier. Le gouvernement haïtien a également décidé une période de deuil national de 30 jours -à partir d'hier- et l'ouverture de quelque 280 centres d'urgence dans la capitale et six villes aux alentours, pour distribuer l'aide humanitaire et héberger les sans-abri. L'installation de ces centres, qui ont une capacité d'accueil moyenne d'environ 500 places, a déjà commencé dans des bâtiments publics comme des cours d'école et des églises. Les secours ont ainsi peu à peu gagné l'organisation notamment après que le président américain Barack Obama ait envoyé, dimanche, 10 000 réservistes pour participer à des missions humanitaires avec les 2 500 autres qui étaient sur place depuis quelques jours. Les secouristes américains étaient si nombreux hier au point où Londres a jugé inutile d'envoyer en plus une force européenne, recommandée par la France, ancien pays colonisateur de l'île caribéenne. Les pays de l'Union européenne ont, par ailleurs, décidé de consacrer 420 millions d'euros à Haïti dont 222 millions en aide d'urgence, selon un document adopté hier par les ministres européens. En plus, la France a décidé d'attribuer 10 millions d'euros à l'ONU pour répondre à sa demande d'aide d'urgence en faveur de Haïti. Le Brésil, puissance économique régionale, a débloqué 15 millions de dollars. Le Venezuela a décidé d'augmenter l'aide en matière de vivres et de combustible nécessaires. «Que le peuple haïtien sache que nous allons lui envoyer le combustible dont il a besoin», a annoncé le président Hugo Chavez. Ce leader de l'Amérique latine a également critiqué la forte mobilisation des Etats-Unis. «Il semble qu'ils sont en train de profiter de la tragédie pour occuper militairement Haïti», a-t-il noté. Le président nicaraguayen, Daniel Ortega, a lui aussi exprimé son inquiétude car «on est en train de profiter d'un drame pour installer des troupes américaines qui ont déjà pris le contrôle militaire de l'aéroport», a-t-il affirmé. En dépit des critiques, les Nations unies ont envoyé, hier, un émissaire américain à Haïti, l'ancien Président Bill Clinton, alors que le Conseil de sécurité a tenu, à New York, sa réunion spéciale. Parallèlement, Saint-Domingue a accueilli une première réunion internationale pour préparer la conférence des pays donateurs prévue le 25 janvier à Montréal.