Des survivants ont été encore sortis des gravats mardi, une semaine après le tremblement de terre de magnitude 7 du 12 janvier, qui a fait au moins 75.000 morts. Les opérations humanitaires se déployaient hier à Port-au-Prince sous la protection des troupes américaines, dans une ville en ruine et sous tension, où la recherche de survivants touche à sa fin plus d'une semaine après le séisme en Haïti. Les équipes de secours accourues du monde entier ont retrouvé au total 121 personnes sous les décombres, a annoncé hier la porte-parole de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Genève, Elisabeth Byrs. Des survivants ont été encore sortis des gravats mardi, une semaine après le tremblement de terre de magnitude 7 du 12 janvier, qui a fait au moins 75.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri, selon la protection civile haïtienne. Ce sont «les miraculés du septième jour», a commenté Mme Byrs. Les spécialistes estiment que survivre sous les décombres plus d'une semaine tient du miracle et le général Daniel Ally, chef adjoint de l'opération américaine en Haïti, a annoncé que la phase de recherche de survivants allait «très bientôt» s'achever. Mardi soir, Hoteline Losana, une jeune femme de 25 ans, a été extraite des décombres d'un supermarché. «Elle est consciente et en bonne forme», a déclaré Thierry Cerdan, responsable de l'ONG française Secouristes sans frontières. Plus tôt, des pompiers mexicains étaient parvenus à sortir une septuagénaire des ruines de la cathédrale. Anna Zizi a même chanté sous les yeux ébahis des secours. Plus sombre, le désespoir attise la violence et la tension est extrême dans les rues de Port-au-Prince. Mardi, une adolescente a été tuée par la police qui cherchait à disperser des pillards. L'ambassadeur d'Haïti aux Etats-Unis, Raymond Joseph, a réclamé la fin des largages d'aide humanitaire par hélicoptère, qui ont donné lieu à des scènes de chaos. Hier, l'US Army devait ouvrir une nouvelle piste d'atterrissage à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Port-au-Prince pour délester l'aéroport de la capitale en surrégime. Plusieurs centaines d'hommes du corps expéditionnaire de la Marine américaine ont débarqué mardi au sud-ouest de Port-au-Prince pour aider à acheminer et distribuer l'aide humanitaire internationale. Leur navire-amphibie, le Bataan, a emmené 2200 Marines en Haïti. Dans le même temps, quelque 130 Marines sont arrivés à Léogâne, à 30 km à l'ouest de Port-au-Prince, une ville détruite à 90% selon l'ONU. Ils devaient distribuer des vivres dans un stade. C'est donc l'armée américaine qui est aux avant-postes avec «environ 11.000 soldats envoyés soutenir les opérations en cours à Haïti et au large des côtes, sur des navires de la Marine et des gardes-côtes», selon l'état-major. A Port-au-Prince, huit hôpitaux, dont la moitié sont des structures de campagne, sont opérationnels ainsi que le navire-hôpital américain Comfort, avec 1000 lits. Sur le front des secours, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé d'envoyer 3500 Casques bleus de plus en Haïti afin de renforcer la force de l'ONU, la Minustah, qui comptera alors 12.500 hommes. Malgré des débuts difficiles, «il y a des progrès, nous avançons sur l'assistance humanitaire d'urgence», a estimé la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Emilia Casella. Le président haïtien, René Préval, a reconnu hier qu'il y avait un «problème de coordination» dans la distribution de l'aide. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui a essuyé de virulentes critiques pour ne pas s'être rendue en Haïti, est partie hier pour Washington et New York, où elle doit rencontrer la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, puis le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Selon l'ONU, des promesses de dons de plus de 1,2 milliard de dollars, provenant d'Etats, de personnes privées et d'entreprises, ont déjà été recueillies.