Photo: Fouad S. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a tenu hier à Boumerdès la session ordinaire du conseil consultatif du parti en présence de son président, Aboudjerra Soltani et des cadres de cette formation politique. L'intervention du leader de ce parti a été centrée essentiellement sur la situation interne du Mouvement. M. Soltani a souligné, d'emblée, le rôle joué par le conseil consultatif qui a su gérer la crise ayant secoué le parti, et ce, grâce à la prise de quatre décisions salutaires, dont celle relative au bannissement du charisme. «Ces décisions, a-t-il enchaîné, sont suivies sur le terrain par le conseil en question avec notamment la mise en place d'une commission de réconciliation qui s'est chargée d'unifier les rangs du parti». Sur le même plan, M. Soltani a noté que «la base militante nous a fait une véritable leçon puisqu'elle a su comprendre la crise qui a secoué le parti et fermer les portes devant les opportunistes ayant tenté de vider le parti de ses ressources humaines». D'ailleurs, M. Soltani n'a pas manqué de démentir les chiffres avancés par ses détracteurs sur le nombre des dissidents ayant rejoint leurs rangs. Aux 60% de dissidents, il réplique qu'ils ne sont que 3% selon les rapports établis «par nos structures locales». Le même intervenant sait gré à tous ceux qui ont œuvré au dénouement de la crise en appliquant les décisions du conseil consultatif, à savoir la mise du dossier relatif à la crise entre les mains du conseil exécutif national, laisser les portes du parti ouvertes pour ceux qui veulent le rejoindre. Il a, par ailleurs, nié en bloc l'information selon laquelle la direction de son parti se serait réunie avec des personnalités de la mouvance des Frères musulmans égyptiens pour aplanir la crise au sein de son parti. «Nous n'acceptons jamais une plate-forme qui vient de l'étranger, sauf s'il s'agit d'un conseil», soutient-il. Au chapitre de la situation interne, le leader islamiste reconnaît que beaucoup de projets ont été réalisés dans tous les secteurs. Toutefois, il a tiré la sonnette d'alarme face à ce qu'il qualifie de déviations morales qui gangrènent tous les segments de la société, à commencer par la corruption. Il a aussi observé que les fruits des réformes tardent à voir le jour et le peuple algérien commence à se demander s'il n'est pas nécessaire de réformer les mentalités avant les structures. En outre, il a estimé nécessaire la mise sur pied d'une dynamique politique qui puisse ouvrir la voie à une réconciliation nationale et une révision constitutionnelles globale. Par ailleurs, le MSP plaide pour l'augmentation du SNMG à 20 mille dinars et l'octroi de crédit sans intérêts aux citoyens à moyen revenu pour l'achat de véhicules utilitaires, «à l'image de ce qui se fait pour les députés et les sénateurs». Pour ce qui est des droits politiques de la femme, M. Soltani a estimé que ceux-ci sont une partie parmi un tout, soulignant que la politique des quotas «que nous acceptons pour une période bien déterminée», est incompatible avec la démocratie. M. Soltani est revenu sur la polémique ayant suivi la sortie du livre «Le soufisme: l'héritage commun», dans lequel il serait écrit que les miniatures ne sont pas des images et que le voile n'est pas un devoir pour les musulmanes. «Le livre est une œuvre humaine qui renferme des erreurs qu'il faudrait reconnaître et surtout corriger», estime-t-il.