Mais où allons-nous donc ? A lire la presse, chaque jour que Dieu fait, il y a de quoi être atteint de crise de panique permanente. Ainsi en est-il de cette interview de ce scientifique spécialiste des séismes, qualifié par certains titres, qui en ont fait leur Une, de spectaculaire, et qui nous prédit très prochainement un véritable «cataclysme». Comment ne pas s'angoisser quand déjà on est sous le choc des images très fortes de chaos qui nous parviennent de Haïti ? Avec la prédiction ès qualité du scientifique en question, nous voilà sérieusement tétanisés. La peur ne veut plus quitter nos entrailles à l'idée que celles de la terre peuvent «exploser» d'un moment à l'autre. C'est à se demander si ceux qui sont derrière ce scénario catastrophe et leurs relais sont conscients des retombées d'une telle annonce ? Mais cette histoire de séisme de forte magnitude n'est pas un cas isolé. Les faiseurs de sinistrose utilisent, aussi, l'instruction de ce qu'on appelle désormais l'affaire Sonatrach avec la mise en examen de hauts cadres de la compagnie pétrolière dont le PDG. A suivre l'analyse de nos experts des médias, les gestionnaires du pays sont réduits au statut de vulgaires délinquants. S'imaginant Bob Woodward révélant le Watergate, certains titres s'octroient des prix, des plumes et des Pulitzer en veux-tu, en voilà. Pourtant, à y voir de plus près, aucune des informations révélées par la presse n'est le fruit d'une investigation journalistique. Bien au contraire, on ne fait que reprendre quelques «fuites» dont seul l'appareil judiciaire a le secret. Et de fil en aiguille, de délire en rumeur, on en arrive à des infos croustillantes venues d'en «haut» (du ciel ?) annonçant un remaniement imminent du gouvernement. Il faut dire que ce n'est là qu'une des mauvaises traditions d'une certaine presse qui fait et défait les gouvernements au gré de ses divagations. Ainsi va «cette» presse alarmiste et érige l'algéro-pessimisme en principe de base. A quels desseins ?