Objectif atteint. L'Algérie passe, force le barrage des Eléphants, dans le carré d'AS. Nous avons tout vu dans ce match contre la Côte d'Ivoire jusqu'à la délectation après quelques moments à la limite du drame, de la mort subite avant le grand réveil des Algériens, surtout dans leurs capacités de transcendance, de l'effort et de la réplique appliquée. Car, dès le départ, on avait cru ou estimé que Saâdane avait joué le pari du risque en incorporant d'entrée Meghni et Antar (de retour de convalescence) manquant terriblement de compétition et, de surcroît, face à un favori de l'épreuve, les Ivoiriens et leur fer de lance, Drogba. Mais, après le but à froid de Kalou, Saâdane n'avait que le calcul de l'offensive et, surtout, la tâche de s'approprier les débats. Le coup de boule du milieu Ziani-Meghni-Yebda, dès la 20e minute, bloqua l'avancée des mastodontes «oranges» qui croyaient pouvoir tromper les Algériens en revenant derrière pour déclencher des balles «abordage» vers Drogba. Ce dernier sera muselé par la paire Halliche-Bougherra. L'image est arrêtée. Les Eléphants n'allaient plus berner les Verts, du moins sur le plan tactique, même si sur une balle anodine, Keïta sonna, à une minute de la fin du match, presque le coup de grâce à une équipe qui s'était donnée fond, avec l'art et la manière. La récompense arrive toujours quand on croit en ses chances. Matmour et Bougherra l'ont prouvé. L'Algérie revenait de très loin. Ce fut l'essentiel même si l'on doit, dès à présent, corriger vite les ratages (tuer le match en deuxième mi-temps et durant la prolongation après le but de Bouazza qui a retrouvé ses espaces à l'anglaise) pour chasser des regrets, toujours inutiles. Hier, les Verts, qui ont joué la Côte d'Ivoire dans un duel de punch, de la force et de l'intelligence, ont montré leur visage rayonnant qui n'avait jamais à «s'intimider» à l'entame de la CAN contre le Malawi et au finish du tour devant l'Angola. Désormais, les Verts rêvent (ils peuvent) de titre. Hier, Saâdane et sa troupe ont dessiné une œuvre d'hommes. Le trophée sera encore plus beau si Antar et Ziani l'arrachaient en nous offrant une belle demi-finale contre (l'Egypte ?). Et, c'est déjà la plus belle des motivations.