L'Etat met en place des mécanismes d'accès au crédit en direction de la PME à des taux bonifiés. Une initiative qui fait l'unanimité, saluée par les opérateurs économiques et la classe politique. L'objectif assigné à cette démarche est de favoriser l'émergence de la PME en tant qu'épine dorsale de toute économie stable et pérenne. Dans cet espace d'action institutionnelle stratégique, les banques ont le beau rôle, mais un rôle très délicat et tout aussi complexe qu'elles vont devoir assumer. Les banques vont devoir, en effet, jouer le jeu d'une politique publique qui priorise le soutien aux petites et moyennes entreprises en vue de renforcer leurs assises économiques et leur aptitude à la compétition internationale. Cela, par une assistance financière via un crédit intelligent qui soit en rupture avec les procédés anciens qui ont montré leurs limites et justifié leurs faillites. Pourquoi la PME ? Tout simplement parce que celle-ci est identifiée, depuis l'avènement de l'économie moderne, comme l'unité fondatrice de toute économie en général et, par rapport à ce principe de base, l'Algérie ne peut se permettre de faire exception, elle qui a besoin que le volontarisme financier qu'elle déploie ainsi que les efforts de développement infrastructurel qu'elle consent, se traduisent sur le terrain économique par un effet de croissance réelle et durable. Et cela, seule la PME peut l'offrir dans un contexte économique mondial où les entités mastodontes peuvent entraîner, dans leur chute, l'économie d'un pays et réduire au chômage des dizaines de milliers de personnes à la fois. La PME, elle, est une entité économique à taille humaine, bien ancrée dans son environnement social, reflétant ses crises et sa prospérité, et liant irréversiblement son destin à celui du marché où elle active. Autrement dit, les PME sont nationales ou ne sont pas. Nationales, car elles naissent forcément d'un contexte économique local à la dynamique duquel elles contribuent par leur vitalité et par leur nombre, mais aussi par leur souplesse et leur aptitude à s'adapter à différentes situations du marché. Dans un paysage économique comme celui de l'Algérie, les PME viennent occuper des espaces économiques vacants, des créneaux encore inexploités, des niches de croissance non encore explorées, et elles ont le mérite d'accompagner l'évolution de l'environnement économique global dont elles finissent par devenir une composante consubstantielle. En fait, la PME ne fait pas que dynamiser la vie économique, elle est, elle-même, cette vie économique. En multipliant le nombre des PME, l'Etat voudrait multiplier les chances de dynamisation sectorielle, les chances de création d'emplois nouveaux, les chances d'une plus grande qualité de produits et de services. En multipliant, encore une fois, le nombre des PME, l'Etat voudrait atomiser le risque économique en autant d'entreprises, afin d'optimiser la probabilité de viabilité du plus grand nombre, tout en assurant la relève des entreprises qui meurent par celles qui naissent au marché. Car la PME est à l'économie ce que l'arbre est à la forêt : plantez-en autant que vous pouvez, il en mourra toujours une partie, naturellement. Il faudra juste veiller à ce qu'il en naisse beaucoup plus qu'il n'en meurt. C'est là l'œuvre du pépiniériste de la jeune économie qui, comme la jeune forêt, doit être préservée de l'érosion et du braconnage jusqu'à l'âge adulte.