Dans la société touarègue les femmes sont le «pilier», l'«abri» et «le refuge» de la société dont elle sont issues. D'ailleurs, le terme tente ou foyer, ehen, est le vocable qui sied à l'épouse, cette protectrice de la descendance, de la lignée et des traditions. A cet effet, réaliser ou « faire la tente » s'explique par se marier. C'est la femme qui procrée et c'est elle qui établit la filiation ce qui engendre une société matriarcale. Une place millénaire lui octroyant les oasis, les terres, les tentes et autres biens dont elle est détentrice à la place de l'époux et peut en disposer comme bon lui semble. Contrairement à bien de femmes des régions du Maghreb, elle est l'égale de l'homme et collabore aux prises de décisions tant dans sa tribu que dans son foyer, jusqu'à demander le divorce lorsque la stabilité du ménage est menacée. Musicienne, poétesse, la femme « targuie » malgré la puissance de ses acquis, reste la muse de ses guerriers et hommes qui marchent sillonnant les étendues désertiques qui chantent et louent sa beauté et sa grâce. Tin Hinan, l'ancêtre, la reine immortelle est l'exemple de la femme touarègue qui a su dominer les hommes et les tribus.