Photo : Fouad S. L'Algérie et l'Union européenne viennent de terminer d'une manière positive, leurs consultations sur la mise en œuvre de l'accord d'association qui lie les deux parties et entré en vigueur en 2005. Selon le chef de la délégation européenne, M. Tomas Dupla Del Mora, directeur chargé de la Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des Relations extérieures, la mission dépêchée de Bruxelles, composée de quatre chefs d'unités, a séjourné durant deux jours à Alger et avait pour objectif « d'insuffler une nouvelle dynamique à la mise en œuvre de l'accord et de sa feuille de route » et de discuter « d'une manière approfondie des dossiers en cours ». Tout d'abord, pour l'UE, « il n'y a pas eu d'impacts négatifs dans sa mise en œuvre ». Le représentant de la délégation européenne en veut pour preuve le niveau des investissements des entreprises de l'Union de 2003 à 2008 et qui « s'est multiplié par quatre ou cinq », dira M. Dupla qui avance le chiffre de 234 millions d'euros en 2003 et 1 milliard 144 millions d'euros actuellement. De plus, « il n'y a pas que le gaz dans les échanges », ce dernier, dans une optique de diversification a régressé au profit d'autres secteurs se situant aujourd'hui (en 2008) « à 30% du montant global contre 70 % en 2005 ». L'UE veut « maintenir cette tendance », ajoute-t-il. La délégation européenne a exprimé sa satisfaction quant à l'application de l'accord puisque les deux parties « ont tenu leurs engagements respectifs ». On citera « le programme de démantèlement tarifaire qui a été bien respecté ». Toutefois, M. Dupla n'a pas caché l'appréhension des Européens vis-à-vis des dernière mesures puisqu'il voit en la loi de finances complémentaire pour 2009, «des dispositions qui portent atteinte à la liberté d'investissement prônée par l'accord d'association ». Le responsable de l'UE aurait souhaité que la partie algérienne eût usé des « clauses de sauvegarde que prévoit l'accord en question » en cas de difficultés, dit-il. Il faut noter que la mission européenne a passé en revue avec les responsables algériens plusieurs questions liées « au commerce, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, l'agriculture et la pêche ». Pour ce qui est de l'OMC, l'UE n'a pas l'intention de se dérober à ses engagements d'aider l'Algérie dans son processus d'adhésion mais elle attribue le retard à la lenteur de l'Algérie à « répondre à certaines questions en rapport avec les conditions d'adhésion », explique M. Dupla. Quant au dossier énergie, les Européens ont pris acte des difficultés d'intervention des sociétés énergétiques algériennes sur le marché européen. Idem pour la question de la taxation des engrais que la société algérienne Fertial veut vendre sur ce même marché. Pour toute précision, le chef de délégation fera savoir que « des réponses seront trouvées ». «Le ministre algérien de l'Energie vient de nous saisir, dit-il, par ettre portant sur les questions juridiques complexes que rencontrent les entreprises algériennes ». Il n'a pas voulu répondre à ces questions tant que « les suites à cette lettre n'aient pas été rendues publiques ». LA PROCHAINE RENCONTRE SUR L'ACCORD D'ASSOCIATION EN JUIN 2010 Enfin, l'UE a souhaité qu'il y ait des « rendez-vous de concertation sur l'accord plus réguliers » et trouver des mécanismes plus souples pour suivre et améliorer ses dispositions. Pour M. Dupla, l'accord peut « évoluer et être adapté aux nouvelles circonstances comme celle relative à la crise financière ». Les deux parties auront à préparer la prochaine rencontre sur l'accord d'association en juin 2010. Une autre rencontre, à laquelle participent les Algériens, devra plancher, le 10 février prochain, sur « le projet de développement des énergies nouvelles et notamment le solaire », conclut le délégué européen. De son côté, l'Algérie va « sous peu » concrétiser sa proposition de créer un sous-comité appelé « dialogue politique, sécurité et droits de l'homme » pour renforcer le dialogue avec l'Europe. • M. Dupla : «L'Algérie n'a pas souhaité adhérer à la politique de bon voisinage» Le représentant de l'Union européenne a fait remarquer, hier, en réponse aux questions des journalistes, que l'Algérie « n'a pas souhaité adhérer à la démarché liée aux accords de bon voisinage et nous respectons sa décision ». Quant à la lutte antiterroriste et la liste que certains pays établissent dans leur relation avec les tiers, cela relève des « relations bilatérales » de chaque Etat, ajoute-t-il. • Accès de produits algériens sur le marché européen : «Les conditions sont dictées par les importateurs» M. Dupla a réfuté l'idée de restrictions et de barrières tarifaires que rencontrent les produits algériens en Europe. Il a plutôt défendu les mesures notamment d'ordre sanitaire qui « sont introduites par les importateurs eux-mêmes ». Le marché européen est très exigeant et c'est aux « opérateurs algériens de s'y adapter », dira-t-il