Après l'adoption de la déclaration finale du sommet de l'Alliance présidentielle, qui s'est tenu hier au siège du RND, M. Ahmed Ouyahia a animé une conférence de presse dans laquelle il a évoqué l'actualité nationale notamment le dossier de la corruption. Concernant l'affaire Sonatrach, M. Ouyahia dira que «cette enquête répond à une directive présidentielle diffusée en décembre dernier, annoncée d'ailleurs par un quotidien national». Il ajoutera que c'est là un sujet déjà évoqué par le chef de l'Etat à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. Néanmoins, tient-il à préciser, « il n'est pas de tradition de juger les gens avant que le magistrat ne les juge. Il ne faut pas s'attendre à ce que le gouvernement les juge à la place de la justice». Dans le même contexte, le SG du RND estime que tant que la justice ne s'est prononcée, la présemption d'innocence demeure. L'instruction judiciaire prendra certainement du temps, dira-t-il, et la gestion de Sonatrach ne sera aucunement affectée car ne dépendant pas de personnes précises. M. Ouyahia indiquera, en outre, que l'Observatoire de lutte contre la corruption sera opérationnel à partir de mars prochain, avant d'annoncer la mise en place d'un autre organe de lutte contre la corruption. Il sera composé de magistrats détachés. Dans ce sens, il annoncera également la consolidation prochaine de l'arsenal juridique, avant d'indiquer que plus de 4000 affaires de corruption ont été traitées durant la période 2006-2009. Aussi, la lutte contre la corruption «ne date pas d'aujourd'hui», relève-t-il. A propos des mouvements de protestation, M. Ouyahia estime que certains «ont perdu des batailles sur la scène politique et ont transféré leurs échecs sur la scène syndicale». «Si le navire Algérie va mal, personne ne sera épargné», lance-t-il. Sur un autre plan, il exclut tout élargissement de l'Alliance présidentielle à d'autres partis. A propos de l'accord politique que le RND a conclu avec le PT, M. Ouyahia dira que «M. Belkhadem, SG du FLN n'a rien dit, car sachant très bien que les partis peuvent nouer des accords avec n'importe quelle autre formation. Le PT est un parti respectable et son avis est respecté». Revenant sur les mesures prises par la France et les Etats-Unis à l'encontre des ressortissants algériens, il les qualifie de « discriminatoires, d'audacieuses» mais qui sont accompagnées par «des mots gentils». Interrogé sur l'opération de vaccination contre la grippe A, M. Ouyahia reconnaît qu'il y a eu défaillance en termes de communication. Invité à se prononcer sur l'arbitrage de Coffi Kodjia, il dira «que faire ? puisque le siège de la CAF se trouve toujours en Egypte. C'est une injustice envers l'équipe algérienne. C'est une leçon qu'il faut retenir, c'est tout ». A propos des relations diplomatiques algéro-égyptiennes, il dira qu'il n'existe aucune crise entre l'Algérie et l'Egypte. « L'Etat ne s'est pas tu contrairement à ce qui se dit. Il ne faut pas spéculer davantage. On a des intérêts communs dont il faut tenir compte. L'ambassadeur égyptien est toujours agréé et il est libre de regagner ou non l'Algérie », déclare-t-il tout en affirmant que « l'Algérie n'a pas demandé des excuses à la partie égyptienne ». Par ailleurs, M. Ouyahia affirme qu'il n'y a pas eu annulation de la visite de Kouchner, tout en confirmant que les relations algéro-françaises demeurent bonnes, en attendant des «relations d'exception». Cela demande, dira-t-il, des «conditions précises».