Des résistances sont affichées à l'intérieur comme à l'extérieur du pays aux réformes et à la campagne de lutte contre la corruption. Que cache le silence du secrétaire général du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem au sommet de l'Alliance? La question a taraudé la presse hier lors de l'ouverture de la réunion tenue au siège du RND. Invité par M.Ahmed Ouyahia à prendre la parole, Belkhadem a surpris ses partenaires, en affirmant: «Je n'ai rien à dire.» Ce dernier s'est contenté d'adresser ses félicitations à M.Bouguerra Soltani, dont le parti assurait la présidence tournante de l'Alliance, ainsi qu'au RND qui a pris le relais. Les divergences politiques entre les trois partis sont visibles. Les observateurs ont même prévu l'éclatement de cette entité politique après les sénatoriales mais les leaders des trois partis se forcent depuis déjà six ans à tenir un discours plutôt correct. Hier, Belkhadem a prôné le silence, signe qu'il n'avait rien à dire... Ou peut-être, il a préféré partager ses convictions à huis clos, avec ses partenaires dans un face-à-face qui aura duré deux heures. Si Belkhadem s'est montré très peu prolixe, Ouyahia lui, a fait un discours riche en messages politiques. Hier, et contrairement à ses habitudes, M.Ouyahia a troqué sa casquette de secrétaire général du RND pour porter, dans un geste visiblement bien réfléchi, celle du Premier ministre. En effet, l'actualité nationale a relégué le dossier de l'Alliance au second rang. 99% du discours de Ouyahia ont été consacrés aux événements politiques et socioéconomiques. Le Premier ministre ne fera allusion à l'Alliance qu'à la fin de son discours, dans un petit paragraphe de quatre lignes. Cette «faconde» du Premier ministre a été le deuxième fait saillant du sommet. Cela étant, l'intervention du secrétaire général du RND mérite tout de même une lecture. En effet, Ouyahia a affirmé que les larges réformes entreprises par l'Etat font face à des résistances internes et externes. Plus grave, il mettra en garde le peuple algérien contre les conséquences de la bataille menée par l'Etat contre la corruption et d'autres phénomènes qui menacent la sécurité et la paix sociale. «Nous ne pouvons, au RND, fermer les yeux sur certains fléaux qui ont ressurgi dans notre pays, tels que l'anarchie et la violence, la corruption et le détournement de deniers publics, sans oublier les spéculations dans la sphère économique», des donnes que le Premier ministre ne semble guère négliger. Que «La bataille, ajoute Ouyahia, est à la fois dure et complexe nécessitant la mobilisation de tout le monde». Ouyahia concluera son discours, en rappelant l'attachement du RND à l'Alliance présidentielle. Il évitera d'évoquer les questions qui fâchent, notamment l'alliance avec le PT lors des dernières sénatoriales. Ce n'est pas le cas de M. Bouguerra Soltani, le président du MSP, qui a largement insisté sur l'échec des trois partis, d'élargir et de renforcer l'alliance sur le plan régional. «A chaque rendez-vous électoral, nous nous rendons compte de cette triste vérité. L'Alliance est parfaite au sommet, mais elle reste absente au niveau local, six ans après la signature» dira-t-il. Malgré cela, Soltani reste optimiste, réconforté par le riche bilan enregistré ces derniers mois. Notamment, l'élection du président de la République pour un troisième mandat. Et l'exécution des programmes quinquennaux du président de la République.