Photo : Makine F. Le nouveau dispositif de la sécurité routière comporte des lacunes. C'est l'aveu même des représentants du ministère des Transports, de la DGSN et de la gendarmerie invités au forum El-Moudjahid pour apporter des clarifications sur le nouveau dispositif de la sécurité routière entré en vigueur depuis le 1er février. Mais les intervenants ont convenu d'avancer dans son application et prendre le temps d'apporter des corrections nécessaires. Tahar Messaoud, sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, a déploré le fait qu'il n'y ait pas un travail de coordination entre les différents secteurs qui interviennent. Pour lui, parler de l'insécurité et de l'anarchie qui règnent sur nos routes c'est d'abord évoquer le désordre urbanistique et son environnement «qui sont pour beaucoup dans les accidents de la circulation». A cela s'ajoutent le mauvais état des routes, leur exiguïté, l'absence d'éclairage publicsans parler aussi des plaques de signalisation mal placées. Pour Tahar Messaoud, mesurer le niveau de l'insécurité routière ne se limite pas uniquement au secteur des transports mais aussi à celui de la santé pour répondre à la question des imperfections du système d'intervention et d'évacuation des blessés. Le représentant du ministère des Transports indique que chaque année son service enregistre l'arrivée de plus de 250 000 nouveaux véhicules dont certains ne répondent pas aux normes de sécurité internationale. Actuellement, le parc national compte 5,6 millions de véhicules. Hachemi Benlarbi, directeur de la circulation routière au niveau de la DGSN, reconnaît aussi que le nouveau dispositif du code de la route affiche quelques défaillances surtout en matière d'urbanisme et d'environnement car c'est par là que le tracé des routes et la sécurité commencent. Après avoir évoqué le mauvais état des routes, la signalisation défaillante qui ne facilitent pas la tâche aux conducteurs, le représentant de la DGSN explique que si aujourd'hui on exige du citoyen de payer une contravention pour non-respect du nouveau règlement qui le contraint à traverser la chaussée sur les bandes réservées au passage des piétons, il faut aussi lui rendre ses droits d'emprunter sans aucune contrainte les trottoirs. Quant aux tarifs des contraventions que la plupart des citoyens trouvent exorbitants compte tenu de leur pouvoir d'achat, Hachemi Benlarbi estime que le nouveau dispositif du code de la route est un moyen de prévention et ne réprime que les délinquants de la route. Mme Dalila Benider, directrice générale du Centre national du permis de conduire précise que le facteur humain reste le premier élément qui provoque le plus d'accidents de circulation. Toutefois, Azouz Latrache, représentant de la gendarmerie nationale, a tempéré ces propos. Il reconnaît aussi que le réseau national des routes est saturé devant le nombre important de véhicules qui y circulent. Selon lui, plus de 85% des marchandises sont transportées par route, chose qui compliquera davantage la circulation dans les proches années. Pour le gendarme, le nouveau dispositif du code de la circulation se base plutôt sur la prévention routière.