Depuis sa mise en place dans les années 70, le barrage vert a servi de mur végétal contre l'avancée du désert. Pour les cinq prochaines années, cette ceinture verte connaîtra une extension de 100.000 hectares et touchera 13 wilayas, dont Djelfa, M'sila, Laghouat, Batna, Khenchela, Tébessa et Biskra. L'opération a été lancée dimanche à Djelfa. Contacté, hier, Omar Mazghrane, chef du service gestion au niveau de la conservation des forêts de la wilaya de Djelfa, a affirmé qu'un volontariat avait été organisé auquel ont participé trente détenus. Ces derniers ont mis à terre quelque six mille plants de cyprès et pin d'Alep au lieudit Aïn Aliliga à raison de mille plants par hectare. Notre interlocuteur a noté qu'un projet de plantation de quarante hectares est d'ores et déjà inscrit, dont la concrétisation est prévue avant le 21 mars prochain. En outre, des établissements pénitentiaires à ciel ouvert, dit-il, sont en cours de construction. Une fois réalisés, ajoutera-t-il, il sera question, dans le cadre de l'élargissement du barrage vert, de la mise en place de programmes de plantation en collaboration avec l'administration pénitentiaire. Grâce au système de peine alternative, introduit dans le cadre de la réforme de la justice, les auteurs de délits mineurs non récidivistes verront leur peine commuée en travaux d'intérêt général. Pour rappel, Mokhtar Felioune, premier responsable de l'administration pénitentiaire, a déclaré lors d'une rencontre sur les mesures alternatives à la détention que les détenus, effectuant des travaux d'intérêt commun, bénéficieront d'un salaire oscillant entre 10 et 60% du SNMG et d'une assurance. Il a souligné que ces dispositions ont pour but de limiter la récidive et d'aider le détenu à ne pas rompre le lien avec la société, en s'acquittant de sa dette. Il faut dire que dès son indépendance, notre pays a accordé une importance particulière au reboisement, l'objectif premier étant de renouveler le patrimoine forestier qui avait subi une détérioration sensible pendant la guerre d'Algérie. Cependant, le lancement effectif de ce mégaprojet n'eut lieu qu'en 1974. Il devait relier les frontières ouest à celles de l'est, soit une distance de 1500 km sur une largeur moyenne de 20 km. Le barrage vert s'étale sur une superficie de 3 millions d'hectares et se situe à la limite du plus grand désert, en avoisinant une chaîne montagneuse qui sépare le nord du sud. La proximité du climat semi-aride dans les régions concernées influe négativement sur la végétation. C'est la raison pour laquelle les autorités avaient pris la décision de réaliser ce barrage qui constitue une véritable ceinture verte contre l'avancée du désert. Au lancement du projet, ce fut le Haut commissariat au service national qui avait pris en charge le barrage vert avec la mise en place d'unités de réalisation, composées notamment de jeunes militaires ayant bénéficié d'une formation technique accélérée. Mais en raison de l'importance et de la grandeur du projet, d'autres entreprises, à l'image de l'Office national des travaux forestiers, ont été associées à sa réalisation. Les services de l'administration forestière, quant à eux, étaient chargés du suivi de chaque partie du projet. Dans les années 90, ce fut le ministère de l'Agriculture qui a pris en charge la poursuite de reboisement et l'entretien. Afin de maintenir et valoriser les superficies déjà reboisées, plusieurs projets ont été proposés, dont l'incitation des jeunes à s'organiser en coopératives avec l'appui de l'Etat. Plus de 300.000 hectares ont été reboisés afin de protéger le sol, d'autant qu'il a été réalisé sur les sols à forte pente, les régions des dunes et les berges d'oueds.