Le volet des droits de l'Homme s'invitera aujourd'hui aux discussions entre Marocains et Sahraouis à New York. Au grand dam de Rabat, Christopher Ross demandera en avril au Conseil de sécurité d'inclure dans les prérogatives de la Minurso (la Mission onusienne pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental) ce volet. Le Front Polisario qui réitère régulièrement que «l'escalade dangereuse dans les violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés ne contribue pas à créer un climat propice aux négociations de paix» se frotte les mains. D'autant que ce conflit qui dure depuis 1975 a franchi une nouvelle étape le 6 novembre dernier : le Roi Mohamed VI a annoncé sa dérive répressive en classant les Sahraouis qui réclament leur droit à la liberté de «traîtres». D'où le jet de 7 militants sahraouis dans la prison de Salé et l'expulsion de la militante Aminatou Haïdar. Il a fallu une menace de résolution du Parlement européen, l'intervention de l'Elysée et les conseils des américains pour que le Royaume chérifien cède devant la dame sahraouie.Cette affaire qui a réaffirmé la politique coloniale du Maroc a provoqué une protestation internationale. Amnesty Internationale, le Haut commissariat de l'Onu pour les droits de l'Homme, la Commission ad hoc de l'UE, ont épinglé le Maroc. Dans son rapport 2010, et Human Rights Watch, a reproché au gouvernement marocain l'utilisation «d'une législation répressive pour punir et emprisonner des Sahraouis qui réclament pacifiquement l'indépendance de leur pays». Selon les constats des ONG, à l'heure actuelle, toutes les sonnettes d'alarmes sont tirées car les violations des droits de l'Homme -répressions féroces du Makhzen, expéditions punitives, disparitions, tortures et condamnations à l'issus de procès inéquitables- ont atteint un degré inquiétant dans les territoires sahraouis occupés