Le travail de la commission ad hoc est en phase finale La scolarité de quelque huit millions d'élèves est sérieusement hypothéquée par la reconduction des syndicats du secteur, en rangs dispersés, des débrayages cycliques. Le ministère de l'Education intensifie la concertation avec les partenaires sociaux en vue de mettre un terme aux mouvements de protestation qui risquent de porter un coup dur à l'ensemble des élèves. Des mouvements qui sont, de l'avis de la tutelle, injustifiés et aux conséquences incalculables pour toute la famille de l'éducation. Pour la première fois dans les annales de l'école algérienne, et devant la complexité de la situation, où les élèves sont pris en otages, M. Benbouzid s'interroge dans une lettre ouverte adressée à la communauté éducative-parvenue à la rédaction-sur les tenants et les aboutissants de l'intransigeance des syndicats à maintenir leur démarche protestataire, après tous les engagements des pouvoirs publics-communiqués le 15 novembre dernier- à répondre favorablement à leurs revendications de revalorisation des salaires avec effet rétroactif applicable à partir de janvier 2008. Il juge regrettable de voir un secteur aussi sensible et stratégique subir des perturbations au détriment des élèves. Pourtant, il s'agit bel et bien d'une institution censée être à l'abri de toute agitation. Il rappelle que ce même ministère est le premier à avoir élaboré, en associant l'ensemble des partenaires socioprofessionnels, un projet de régime indemnitaire à l'effet d'améliorer la condition salariale des enseignants. Mis en place en novembre dernier, le groupe de travail (regroupant les responsables du ministère et les syndicats du secteur) a étudié dans le détail le dossier du régime indemnitaire. Au terme duquel, des propositions ont été soumises à la commission ad hoc installée par le gouvernement en décembre dernier. Rassurant les syndicats déterminés à aller jusqu'au bout, le ministère précise, dans le même document, que le travail de la commission ad hoc est en phase finale et que les décisions du gouvernement seront prochainement annoncées. Le ministère précise, dans cette lettre, que l'effet rétroactif concernera toutes les primes et indemnités y compris l'indemnité d'expérience professionnelle et pédagogique et l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques depuis janvier 2008. Selon le ministère, il est de l'intérêt des enseignants d'accorder aux pouvoirs publics le temps nécessaire d'une décision devant s'insérer dans le processus global de valorisation des salaires de l'ensemble des agents de la fonction publique. Cela étant, les décisions hâtives dans le secteur d'éducation desserviront inévitablement la cause des enseignants. La lettre se réfère aux «dégâts» de la grève de trois semaines enclenchée le novembre 2009, soulignant que les cours ratés ne sont pas encore rattrapés que le spectre d'une nouvelle grève est de nouveau agité. «Rien ne peut justifier le recours à une grève supplémentaire qui aura pour conséquence une diminution irrémédiable des capacités des élèves à faire face aux examens annoncés, d'autant plus que la décision des pouvoirs publics d'augmenter les salaires des enseignants est en phase de finalisation», indique la même lettre. Pour le département de M. Benbouzid, le recours aux débrayages contrarie les efforts d'amélioration continue des performances du système éducatif et sape ceux des enseignants. Tout en insistant sur la tendance de la tutelle à encourager le dialogue et la concertation, le ministère rappelle avoir fait, à maintes reprises, preuve de magnanimité, en annulant certaines mesures coercitives prises à l'encontre des grévistes, à l'exemple des ponctions sur salaires, du retrait de plaintes de justice ainsi que plusieurs autres mesures disciplinaires.