Forte de l'appui des alliés de Washington, Mme Clinton estime que la décision de Téhéran de lancer la production de l'uranium enrichi à 20%, «a approfondi les soupçons de la communauté internationale. Au Golfe, où elle s'est rendue pour participer au Forum mondial Islam/Etats-Unis tenu dimanche à Doha et solliciter l'aide des Saoudiens et Qataris, la secrétaire d'Etat n'a pas caché que les Etats-Unis préparent avec leurs alliés de «nouvelles mesures» pour forcer l'Iran à revenir sur ses «décisions provocatrices». Dans ce pressing annoncé, même le Congrès américain s'y met. Il travaille sur un texte permettant de sanctionner les entreprises qui travaillent avec Téhéran dans le secteur de l'énergie. Israël qui n'est pas loin géographiquement de l'Iran, ne cache pas son inquiétude. Il suggère des «sanctions paralysantes» pour contraindre Téhéran à renoncer à son programme. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a entamé hier une visite à Moscou afin de persuader les dirigeants russes de se montrer plus fermes vis-à-vis de l'Iran. La Russie qui n'est pas sur la même longueur d'ondes que l'Etat d'Israël, estime que les éventuelles sanctions ne devaient «pas acculer l'Iran» ni «punir le peuple iranien». Comme pour desserrer l'étau, Ali Akbar Salehi, le chef du nucléaire iranien, déclare que son pays examine une nouvelle proposition de Moscou, Paris et Washington pour la fourniture du combustible au réacteur de recherche de Téhéran, via un échange d'uranium. Pas de nouvelle proposition, répondent la Russie, les Etats-Unis et la France. Au Conseil des droits de l'homme de l'Onu à Genève, l'Iran était, hier, l'objet de l'Examen périodique universel (EPU). Mohamad Jabad Larijani, le secrétaire général du Conseil supérieur des droits de l'homme d'Iran, qui a été dépêché spécialement de Téhéran pour proclamer «le ferme engagement de l'Iran en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme», a eu en face de lui des Occidentaux décidés à dénoncer la «répression sanglante» contre les opposants du régime. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont appelé les autorités à ouvrir leurs frontières au rapporteur de l'ONU sur la torture et aux experts des droits de l'Homme.