Elle survient généralement entre 35 et 40 ans. Les symptômes de la maladie se manifestent par le gonflement des articulations, la raideur et des douleurs fonctionnelles, souvent handicapantes pour le patient. C'est du moins ce qui ressort des travaux des 7e journées nationales de rhumatologie organisées par la Ligue algérienne de rhumatologie dont les travaux ont débuté, hier, au Palais de la culture. Selon la présidente de la Ligue algérienne antirhumatismale (Laar), le professeur Ladjouze Rezig, de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Ben Aknoun, cette affection très fréquente chez la population algérienne devient à la longue très handicapante et le traitement, qui reste symptomatique, « ne fait que calmer les douleurs, mais la maladie reste inguérissable ». Les facteurs de risque sont multiples, selon elle, et se résument, entre autres, à l'alimentation et à l'environnement ainsi qu'à la prédisposition génétique. « A ce jour, nous n'avons pas encore de statistiques fiables concernant ces affections, mais l'on peut estimer à 3 millions d'Algériens qui souffrent de la polyarthrite rhumatoïde et près de 5 millions d'arthrose. Notre souci aujourd'hui est plutôt de tenter de faire des diagnostics précoces pour une prise en charge précoce. Ce qui nous permettra d'éviter d'énormes dégâts articulaires », a-t-elle signalé, d'autant que les structures de prise en charge spécialisée et de de rééducation font réellement défaut en Algérie. La polyarthrite, selon elle, peut entraîner des complications pathologiques graves dues précisément au traitement prescrit à base de corticoïdes, et toucher des organes nobles, tels que le cœur et les reins, et donner d'autres infections. Cette maladie qui touche les femmes entre 40 et 50 ans, en période périménopausique, retentit globalement sur la qualité de vie et à long terme sur l'espérance de vie des patientes. Certains traitements thérapeutiques restent, d'après elle, encore non accessibles en Algérie. « Certains d'entre eux ne sont pas remboursés. Leur prescription est donc limitée. Par contre, d'autres produits utilisés en Europe ne sont pas recommandés pour éviter l'apparition d'autres affections. » Autre maladie abordée durant ces journées, le diabète phosphoré mineur de l'adulte, qui reste une affection rare due à une anomalie génétique du récepteur de la 1-25 hydroxylase au niveau du tube rénal, selon le professeur Bernard Amor, de la faculté de médecine à Marseille. Ce type de pathologie est souvent mal diagnostiqué et peut lourdement affecter le malade, nous a expliqué le professeur Ladjouz. L'ostéoporose, qui touche une femme sur trois, a été également au centre des débat lors de ces journées. Un symposium est prévu cet après-midi. Comme il sera question des traitements de la polyarthrite et des nouvelles molécules seront présentées telles que cellules (anti CD20, anti Blys). Les spondylodiscites tuberculeuses, également très répandues en Algérie en raison de la recrudescence de la tuberculose, ont été également évoquées. Les spondylodiscites tuberculeuses occupent la troisième place après la tuberculose génitale et ganglionnaire, a explique le professeur Ali Al Hadi, maître-assistant au CHU Lamine Debaghine de Bab El Oued, dans son exposé à propos de 51 cas suivis dans son service. Les spondylodiscites tuberculeuses touchent aussi bien le canal rachidien (la colonne vertébrale) que les articulations périphériques (genou, hanche...), a-t-il dit. Elles sont surtout fréquentes chez les jeunes adultes, âgés entre 30 et 50 ans, de conditions socioéconomiques précaires. Selon les données hospitalières fournies, la prédominance masculine est de 61% des cas et la maladie est marquée par un tableau clinique polymorphe. Toutefois, les symptômes classiques sont caractérisés par des douleurs rachidiennes et inflammatoires. Selon le praticien, l'imagerie (scanner et IRM) a grandement contribué à faciliter le diagnostic de la maladie. Les spondylodiscites tuberculeuses peuvent devenir tragiques pour le malade lorsqu'elles sont diagnostiquées tardivement. « Car elles peuvent donner lieu à des complications médullaires (compression de la moelle épinière) et neurologiques, le patient risque la paraplégie », a-t-il expliqué. La lutte contre la tuberculose reste, selon lui, « le seul espoir de freiner cette maladie » en Algérie.