Un débat autour des problématiques de la société algérienne, et du Maghreb en général, induites par les unions conjugales dites en marge de la légalité. "Les formes de conjugalité et les formes de filiation" tel est le thème d'un colloque international qui s'est ouvert, hier, à Oran, à l'initiative du Laboratoire des droits de l'enfant (LADREN) de la Faculté de droit et des sciences politiques de l'Université d'Oran-Es-Sénia. L'objectif de cette rencontre de deux jours est de permettre un débat autour des problématiques de la société algérienne, et du Maghreb en général, induites par les unions conjugales dites en marge de la légalité, a indiqué le professeur Boulenouar Azzemou Malika, directrice du Ladren. Les discussions devraient notamment s'articuler autour du mariage par la «Fatiha» qui se traduit par une problématique de filiation pour les enfants issus de cette forme d'union, contrairement au modèle légal qui, lui, obéit à des règles bien claires, a-t-elle expliqué. Sur le plan administratif, cette situation est préjudiciable aux enfants qui se retrouvent ainsi privés de leurs droits car non mentionnés sur l'état civil, et même aux parents concernés qui ne peuvent prétendre au droit de sécurité sociale, a-t-elle observé. Le Professeur Boulenouar a également rappelé que la loi invite les couples concernés à déposer leur demande de régularisation au niveau des juridictions compétentes, ajoutant que sur le plan juridique la législation a introduit, suite à la révision du code de la famille en 2005, l'élément biologique (ADN) pour la détermination de la filiation. Une centaine d'universitaires et chercheurs, dont dix-huit conférenciers, en provenance de différents établissements universitaires du pays, d'Espagne et de France notamment, participent à ce colloque. Les deux principaux thèmes de cette manifestation, les formes de conjugalité et les formes de filiation, seront consacrés chacun à trois sous thèmes, à savoir respectivement «Mariage légal, Mariage par la Fatiha, Concubinage réel ou supposé» et «Filiation légitime, Kafala ou filiation diminuée, l'attribution de paternité». Cette rencontre intervient dans le sillage de l'ouverture, à l'université d'Oran, d'un nouveau cycle de post-graduation (magister) consacré à la "Famille et enfant", a souligné le Professeur Boulenouar.