Photo: HORIZONS. Les effets de la crise financière internationale sont-ils derrière nous ? C'est ce que disent les prévisions de croissance de l'économie américaine et qui ont des retombées indiscutables sur la demande. Ainsi, au-delà du raffermissement des cours, ce sont les spéculations sur le retour à un pétrole plus cher qui reviennent à la surface. Et pour cause, on estime que le prix du pétrole «pourrait dépasser les 100 dollars lors des premiers mois de 2011». Cette hausse sera sans commune mesure avec celle de 2008 et les cours ne pourront, rassure-t-on, «atteindre le pic historique de 147 dollars». Ceux-ci s'étaient en effet envolés en juillet 2008 jusqu'à 147,50 dollars, en raison de la spéculation, avant de dégringoler à 35 dollars cinq mois plus tard. Il est évident que si les cours du pétrole accusent une baisse conjoncturelle, «ils ne tomberont pas au- dessous des 50 dollars», selon le Centre for Global Energy Studies. La chute des cours du pétrole a inquiété grandement les pays pétroliers dont les revenus proviennent essentiellement des exportations des hydrocarbures. La baisse allait même avoir des effets négatifs sur l'investissement dans les grands projets à tel point que l'Opep a dû fixer un prix de référence autour de 70 -80 dollars à défendre. Les prix du pétrole sont déjà repartis, ce week-end, à la hausse à la faveur d'une révision positive de la croissance américaine au quatrième trimestre, une nouvelle jugée encourageante pour la demande d'énergie. Le prix, hier encore, était près de boucler les 80 dollars et ce «en réaction aux chiffres du PIB, un peu meilleurs que prévu», explique-t-on. La croissance en question serait de 5,9% alors que l'on s'attendait à 5,7%. Les prix du pétrole sont liés généralement à la demande induite par une reprise de la croissance mais dépend aussi d'autres facteurs tels l'ampleur des réserves mondiales, l'évolution des capacités de production et de raffinage, la croissance dans les pays consommateurs, la spéculation ou encore les progrès dans les mesures d'économie d'énergie. Il faut ajouter aussi les facteurs géopolitiques plus particulièrement dans les régions pétrolières. Le Centre for Global and Economics Studies (CGES) avait, il y a quelques jours, dans son rapport mensuel estimé que pour 2010 le renforcement du dollar face à l'euro et la progression du niveau de production hors Opep (estimé à 1 million de barils) pouvaient influer sur l'envolée des prix. Il a considéré les estimations haussières d'un pétrole dépassant 80 ou même 90 dollars cette année, faites par certaines banques d'investissement de «peu fondées». Pourtant le ministre algérien de l'Energie, M. Khelil avait lui aussi fait part «d'une augmentation de la demande mondiale sur le pétrole durant les deux derniers quarts de 2010 en raison de l'amélioration de l'économie mondiale et de la stabilité de la demande en Chine, en Inde et dans les pays du Moyen-Orient». Les pays de l'Opep qui au cours de leurs différentes rencontres, depuis les baisses successives du niveau de production, ont observé le statu quo excluent lors de leur réunion du 17 mars prochain, toute baisse de la production.