L'affaire communément appelée « Comité de participation Arcelor Mittal » continue à défrayer la chronique. Après le réquisitoire du ministère public, mardi dernier, contre les accusés, l'ex-SG du syndicat du complexe El Hadjar, Aissa Menadi est revenu sur cette affaire, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du club USM Annaba dont il est le président. M. Menadi qui est aussi député à l'APN, a tenté de minimiser devant les représentants de la presse les chefs d'inculpation retenus contre les accusés. Selon lui, le fonds des œuvres sociales du complexe n'a pas été détourné par les membres du Comité de participation « mais il s'agit de subventions accordées par la direction de l'usine au CP », a-t-il indiqué. Cependant, trois des sept accusés membres du CP ont montré d'un doigt accusateur l'ex-secrétaire général du syndicat. Ils ont affirmé devant le tribunal avoir été sujets à de multiples contraintes exercées par l'ex-SG, qui, selon eux, a exploité leur manque de connaissance de la loi pour atteindre ses objectifs. Accusations soutenues d'ailleurs par l'actuel SG du syndicat, Smaïn Kouadria, qui s'est constitué partie civile dans ce procès. M. Kouadria a incriminé son prédécesseur en déclarant devant le juge que «si quelqu'un doit payer pour ces dilapidations et ces détournements c'est bien mon prédécesseur et non les membres du comité contraints et forcés de se soumettre à ses directives». Les sept membres du CP, dont le président Z. Malek, sont poursuivis pour détournement, fausse facturation et dilapidation, durant les neuf années (2001 à 2009) qu'ils ont passées à la tête du CP. Une autre personne figure parmi le groupe des accusés. Il s'agit du commissaire aux comptes de l'entreprise. Il lui est reproché d'avoir agréé des comptes comportant de nombreuses anomalies. Le préjudice commis au détriment des 7 200 travailleurs du complexe a été évalué par l'expert désigné par le même tribunal à 500 millions de dinars. Ces sommes ont été injectées, huit ans durant, dans différentes opérations suspectes de dons et d'aides financières ainsi que des acquisitions d'équipements au détriment des travailleurs. Cette affaire a été déclenchée, faut-il le signaler, suite à un dépôt d'une plainte, l'été dernier, par plus de 5 200 employés du complexe d'El Hadjar pour dénoncer la mauvaise gestion et la dilapidation des biens des œuvres sociales de leur société. Rappelons que le ministère public a requis une peine de 4 années de prison ferme assortie d'une amende de 10.000 DA à l'encontre des membres de l'ex-CP et 18 mois de prison ferme pour le commissaire aux comptes. Le verdict sera prononcé le 23 mars. Affaire à suivre.