Photo : Lylia M. L'année internationale de l'eau que nous célébrons chaque 22 mars marque la conscience de la rareté de l'eau pour les populations et son impact sur le développement. L'insuffisance de l'eau, par rapport aux besoins des populations, fait planer des risques de conflits quant à l'accaparement de cette denrée rare. Les pays africains sont les plus touchés, selon des données officielles par la pénurie d'eau aggravée par une sécheresse persistante et une gestion non rationnelle dans les diverses utilisations aussi bien l'irrigation que la consommation. Le manque de l'eau, dans les différentes régions du continent est source de tensions, de retard de développement, de malnutrition conjuguée à diverses maladies d'origine hydrique comme le choléra, le malaria ….. En Algérie, les pénuries d'eau ont obligé les pouvoirs publics à mettre en place un plan de sauvetage qui privilégie la mobilisation des ressources en eau et leur gestion rationnelle dont la distribution confiée à des sociétés spécialisées, française à Alger et Constantine, Espagnole, à Oran, allemande à Annaba. C'est en 2001 que l'idée de se lancer dans le dessalement comme alternative a été arrêtée. Selon des données de la Banque mondiale, on observe des tensions sur la ressource « en dessous d'une dotation de 1 600 m3/h/an, des situations de stress en dessous de 1000 m3 et des situations de crise en dessous de 500 m3/h/an ». Pour l'Algérie, on avance un ratio de 683 m3 / an par habitant.Treize (13) usines de dessalement d'eau de mer ont été retenues, certaines ont déjà été réceptionnées et mises en fonction pour produire 2,35 millions de mètres cubes/jour d'eau de mer en 2010. Ce potentiel devra doubler d'ici 2020. Ce sont en tout 43 stations qui devront voir le jour d'ici 2019, selon le programme du gouvernement. Si ces installations devront être érigées dans les grandes villes du nord du pays, le Sud, lui, bénéficiera d'un projet de transfert monumental (736 km) pour approvisionner la ville de Tamanrasset à partir des eaux souterraines de In Salah. L'eau du Sud devra toucher y compris certaines wilayas des Hauts Plateaux comme Tiaret, Djelfa, Msila. En outre, un programme de barrages comme celui de Beni Haroun et de Taksebt ou Koudiat Acerdoune a été lancé, soit un chiffre de 72 barrages qui devront être enregistrés cette année. De plus, le programme présidentiel 2010-2014 en prévoit 19 autres et ce pour assurer une capacité globale de stockage estimée à 9,1 milliards de mètres cubes (contre 4,2 mds de m/3 en 2000) pour «assurer un approvisionnement total des citoyens». Au fur et à mesure que les nouvelles infrastructures sont réceptionnées, l'Algérie fait un grand pas de sortie du spectre de la crise.