Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu campe sur ses positions. Il a répété hier dans un communiqué qu'il ne modifierait pas sa politique de construction de colonies juives à El Qods-Est, objet d'un bras de fer avec Barack Obama, son allié américain, qui lui a demandé d'«oublier» ce projet et une explication sur l'annonce le 9 mars dernier d'un projet de construction de 1.600 logements pour les juifs dans le quartier de Ramat Shlomo en pleine visite du vice-président américain Joe Biden.Comme pour irriter davantage les Palestiniens qui exigent un arrêt complet des activités de colonisation à Al Qods-Est et en Cisjordanie occupée, comme condition préalable à leur retour à la table des négociations, le Premier ministre israélien demande à Nir Hefez, son porte-parole, de réaffirmer que «sa politique de construction à El Qods est la même depuis 42 ans et qu'elle ne changera pas». Selon toute vraisemblance, les Palestiniens qui souhaitent reprendre les négociations de paix, gelées depuis le lancement de l'offensive israélienne sur la bande de Ghaza en décembre 2008, n'auront pas de sitôt les « mesures de confiance » demandées par Obama à Netanyahu. Contrairement au triomphalisme israélien, les responsables américains et même Shimon Peres reconnaissent que la visite de Netanyahu à la Maison Blanche n'a pas permis d'aplanir les «désaccords» entre Israël et les Etats-Unis.M. Hale, un assistant de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, a informé jeudi le Président Mahmoud Abbas que les entretiens entre MM. Netanyahu et Obama «n'avaient conduit à aucun progrès sur le contentieux de la colonisation et le lancement de pourparlers indirects entre les deux parties». «Il n'y a absolument rien de nouveau pour le moment concernant le processus de paix», affirme Nabil Abou Rodaïna, le conseiller du Président palestinien. L'Etat hébreu, qui considère la ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle», éloigne les perspectives de paix dans la région. Selon les analystes, Netanyahu est devant un dilemme. «En cédant aux exigences d'Obama, il provoquerait l'implosion de sa coalition gouvernementale de droite. Dans le cas contraire, les relations avec le grand allié américain se détérioreraient», estiment-ils.