Dans ce sommet dédié à El Qods en perte d'identité, d'ailleurs tout comme Ghaza a longtemps brûlé dans le silence arabe assourdissant, le temps du changement s'est imposé pour créditer la démarche algérienne de la légitimité incontournable. L'esprit des réformes, véhiculé par les propositions pertinentes de modernisation des mécanismes de fonctionnement et de démocratisation, procédait du choix des réformes librement consenties pour stopper la dérive mortelle du Gmo (Grand Moyen-Orient) imposé. Oublié le drame de l'invasion de l' Irak? Et les feuilles de route estampillées aux exigences américaines ? La voix de la sagesse qui a declaré nul et non avenu l'hégémonisme du pays d'accueil faisant main basse sur la Ligue arabe, érigée en sucursale juteuse, tracait la voie de l'adaptation dans un monde qui bouge à grande vitesse. A Syrte, le constat d'invalidité a fait le tour de la salle. En «réalité que nul n'ignore», le président sortant du sommet arabe a appelé à la création d'une commission de coordination dirigée par le président du sommet en exercise. Le président du 22e sommet, Mouamar el Kadhafi, a revendiqué, à son tour, un renforcement des prérogatives. Cette exigence de réformes a été concrétisée par l'initiative yéménite qui a défendu le projet d'Union des Etats arabes. A la cloture des travaux du 22e Sommet, le document de Syrte, estimant fondamentale la revaluation de l'action arabe, annomce la mise en place d'une commission de 5 membres, formée du Libyen Mouamar El Kadhafi, du Yéménite Ali Abdallah Salah et de l'Emir qatari Hamed Ben Khalifa, de l'Irakien Jalal Talabani, en présence du secrétaire général de la Ligue arabe. Amr Moussa est tenu de préparer un document qui sera soumis à debat pour enrichissement et présenté en Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères avant la tenue de la session extraordinaire prévue au plus tard à la fin du mois de novembre 2010. La ligue arabe aura enfin ses réformes.