Discrédité par les scandales et le clientélisme, le parti socialiste n'a réalisé que 19,23% des voix loin de ses 43,21% de 2006. Le Fidesz, le parti d'opposition de centre-droit, a remporté une écrasante victoire (52,8% des voix) dès le premier tour. Avec au moins 206 sièges des 386 du Parlement, il est assuré de gouverner seul le pays pour les quatre années à venir et même d'amender la Constitution et les lois organiques sur la presse, le droit de grève et le nombre d'autorités locales, s'il réussit à l'issue du second tour, prévu le 25 avril, à obtenir la majorité des deux tiers dans la nouvelle assemblée. Jobbik, le parti d'extrême-droite, fait une percée. Il réalise 16,71% des voix. Ce score permet à ce parti qui est connu pour ses prises de position racistes, de faire, pour la première fois, son entrée au Parlement. Gabor Vona, son président, promet de faire son entrée au Parlement vêtu de l'uniforme de la Garde hongroise, une formation paramilitaire créée par ce parti en 2007 pour «protéger les familles» hongroises des étrangers et interdite depuis. Le LMP, le nouveau parti écologiste, entre lui aussi au Parlement. Il a réalisé 7,42 % de voix. Grand perdant de ce premier tour : le parti socialiste MSZP. Discrédité par les scandales et le clientélisme, il n'a réalisé que 19,29% des voix, loin de ses 43,21% de 2006 qui lui ont permis de l'emporter devant les «42,03» du Fidesz. «Nous sommes maintenant la force la plus importante de l'opposition et nous allons défendre nos résultats obtenus dans la gestion de a crise» économique, annonce sa présidente, Ildiko Lendvai. Principal enjeu de l'après-législatives : que fera Viktor Orban, le leader du centre droit, pour créer le million d'emplois en dix ans pour réduire l'actuel taux de chômage (11%) qu'il a promis et arrêter la croissance sans frein de la pauvreté tout en respectant les conditions drastiques du FMI et de la BM qui ont sauvé in extremis la Hongrie de la faillite en octobre 2008 par un prêt de 20 milliards d'euros ? Mais au-delà du retour de la droite au pouvoir en Hongrie après huit ans de purgatoire, une question commence à se poser en Europe : la montée de l'extrême-droite qui pourrait être réconfortée en juin prochain aux Pays-Bas par le Parti de la liberté de Geert Wilders. Surfant sur la vague d'islamophobie, le parti pourrait se retrouver aux commandes du pays, selon les analystes. «C'est un vrai risque», prévient le politologue Krisztian Szabados, directeur du think tank indépendant Political Capital.