Photo : Mahdi I. L'Algérie a, depuis l'indépendance, tracé des politiques efficaces en matière d'Education nationale. Pour cela, les pouvoirs publics ont consacré des budgets colossaux afin de mener à bien cette politique. La loi du 16 avril 1976 consacre la scolarisation obligatoire dès l'âge de 6 ans jusqu'à 16 ans de même que la gratuité de l'enseignement. Le budget du secteur de l'Education consomme plus de 22% du budget de l'Etat. Selon l'UNICEF, le taux de scolarité en Algérie a atteint en 1997 les 97%. Toutefois, l'écart entre la scolarisation des filles et des garçons reste assez faible (7%). Dans l'enseignement secondaire, la tranche d'âge s'étend de 14 à 19 ans. La fin de l'enseignement obligatoire est sanctionnée soit par l'obtention du Brevet d'enseignement moyen (BEM) ou en cas d'échec par l'orientation vers la formation ou l'enseignement professionnels. Par ailleurs, le taux d'analphabètes estimé en 1990 à 43,6% a régressé pour atteindre en 2008 les 22,1%. Pour cela, « Education pour tous » lancée en 1990 par l'ONU et parrainé par l'Unesco, l'Algérie devrait réduire le taux d'analphabètes de moitié. Ce programme se fixe notamment pour objectifs d'ici à cette année butoir, une scolarisation obligatoire pour tous les enfants, une réduction de moitié des taux d'analphabétisme, une meilleure qualité de l'enseignement et l'égalité des sexes dans l'éducation. Globalement, l'Algérie a réalisé des progrès importants avec une quasi généralisation de l'enseignement primaire et un bon score en termes de parité puisque les filles formant actuellement plus de la moitié des étudiants en Algérie. Concernant le taux de scolarité des enfants, il est jugé « exemplaire » par l'Unicef. Environ 3% des enfants âgés entre 5 et 6 ans restent privés de la possibilité de s'éduquer. Mais la loi d'orientation sur l'Education nationale avec ces trois nouveaux décrets exécutifs, relève le caractère obligatoire de l'enseignement de base. Ce nouveau décret stipule des sanctions contre les parents qui ne se conforment pas à l'obligation de scolarisation de leurs enfants dès l'âge de 6 ans. Ce texte définit, également, « le rôle et les obligations des institutions diverses et des personnes concernées par son application, telles que les collectivités locales et les chefs d'établissements scolaires qui ne doivent plus procéder au renvoi d'un élève avant l'âge de 16 ans». Ainsi, le droit à l'éducation est un droit fondamental de l'enfant, indispensable à l'exercice de tous les autres droits. Il permet l'instruction, la liberté individuelle et l'autonomisation et apporte des bénéfices importants en matière de développement de l‘homme et de la femme de demain. C'est un outil puissant qui permet à des adultes et des enfants économiquement et socialement marginalisés de sortir de la pauvreté et d'être des citoyens à part entière. L'Algérie a entrepris des programmes afin de garantir et de maintenir l'obligation et la gratuité de l'enseignement et aussi surmonter les obstacles qui entravent la scolarisation des enfants. Par ailleurs, le département a instruit les directeurs de l'éducation de l'obligation d'inscrire les enfants à l'âge de 05 ans. Cette révision d'âge serait bénéfique à l'enfant à qui il sera permis, affirment les pédagogues, de profiter un peu plus avant d'entamer une vie scolaire. «L'école doit contribuer à perpétuer l'image de l'Algérie, terre d'Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, pays musulman, arabe, amazigh, méditerranéen et africain, et être solidement amarrée à ses ancrages géographique, historique, humain et civilisationnel ». La nouvelle loi redéfinit le rôle de chaque intervenant dans le processus éducatif. Ainsi, les enseignants sont tenus de se conformer strictement aux programmes arrêtés par la tutelle. L'article 22 les oblige à respecter le principe de l'égalité des chances et à envisager des relations basées sur le respect mutuel avec les élèves. L'ASSOCIATION IQRAA À LA RESCOUSSE DES ILLETTRÉS Depuis la création de cette association en 1993, pas moins de 850.000 citoyens ont été alphabétisés dont 722.000 femmes, selon Mme Aicha Barki, présidente de l'association Iqraa. L'engouement des citoyens pour l'alphabétisation est constaté notamment dans les villes du Sud. Iqraa compte 440 classes et 440 enseignants. A ce jour, 15.000 enfants ont été réintroduits dans le cycle normal de l'enseignement. Le plus âgé de l'association Iqraa est âgé de 72 ans. En parlant de difficultés, Mme Barki cite, toutefois, la nouvelle organisation qui ne permet pas d'occuper les classes dans les écoles. «Nous n'avons que le samedi et mardi après-midi pour deux heures seulement. 4 heures par semaine au lieu de 6, donc il faut revoir ce système», a-t-elle indiqué. En plus, la formation de l'enseignant est plus qu'exigée car maintenant n'importe lequel peut venir enseigner. Nous souhaitons s'asseoir autour de la table pour discuter de toutes ces choses en face et être au rendez-vous de la stratégie des Nations unies pour 2015 qui vise la réduction de moitié du taux de l'analphabétisme. Avec le nouveau mécanisme de lutte contre l'analphabétisme, une convention a été signée entre l'association et le ministère de la Formation professionnelle pour une formation qualifiante. Il s'agit d'apprendre un métier. Cette formation est, notamment, destinée aux femmes au foyer. La demande est extraordinaire et l'Etat doit encourager cela, conclut Mme Barki.