Des psychologues algériens et palestiniens se sont rencontrés hier à Alger pour échanger, durant 12 jours, leurs expériences en matière de prise en charge des enfants ayant subi des psychotraumatismes. Ce séminaire a été en partie financé, selon maître Agouni, vice-président du Croissant-Rouge Algérien (CRA) « grâce à la solidarité des enfants algériens qui ont acheté un timbre à 10 dinars en signe de solidarité avec les enfants palestiniens». « Cette rencontre entre dans le cadre du rapprochement des capacités des deux Croissants rouges et du soutien régulier aux Palestiniens », a précisé le président du CRA, Dr Hadj Hamou Benzeguir, qui a rappelé que « lors du séjour des psychologues algériens à Ghaza, des contacts ont été noués avec leurs homologues palestiniens qui ont demandé une rencontre pour échanger leurs expériences dans la prise en charge des enfants présentant des troubles ». Pour les spécialistes algériens et palestiniens du psycho-trauma, cette rencontre est une opportunité. Ainsi sous forme d'ateliers, les psychologues algériens jouissant d'un capital expérience en matière de prise en charge des enfants traumatisés discuteront et échangeront leurs points de vue avec leurs homologues palestiniens. «Nous avons reçu un grand nombre d'enfants lors de la décennie noire qui présentaient un éventail de polytrauma. Ils étaient victimes de violence sous toutes ses formes (massacre à grande échelle, violence familiale, victime de viol, de séisme, du crash d'avion et dernièrement de l'explosion du GLP de Skikda) », précise une psychologue dans un CHU de la capitale et bénévole au CRA. D'ailleurs cette psychologue détaillera toutes les formes cliniques du polytrauma à ses collègues palestiniens rencontrées chez l'enfant, l'adolescent et l'adulte. Tout en faisant un parallèle avec l'expérience palestinienne, la psychologue a expliqué les trois phases essentielles de la prise en charge : l'immédiate, la post-immédiate et le long terme. Amina Ardjane et Sami Zaloum, deux psychologues palestiniens à El-Kallil, ont rencontré des enfants, durant l'agression de Ghaza, présentant des traumatismes profonds dus aux explosions ou aux incendies. Empêchés par l'armée israélienne de se rendre auprès de ces enfants, ces deux psychologues ont réalisé des prouesses via Internet. Ils ont donné des conseils aux parents sur la façon de s'occuper des enfants qui présentent des troubles en les initiant aux débriefings. L'autre conseil a concerné la sensibilisation des enfants d'El-Khallil pour soutenir ceux de Ghaza. En l'absence de tout contact, des ballons de baudruche ont été envoyés dans le ciel où il est écrit «Nos cœurs sont avec vous», « On vous aime », «Dieu vous garde ». Un autre moyen de panser les blessures invisibles des enfants, a indiqué Sami Zaloum, content d'être parmi ses homologues algériens dont il salut l'expérience et la disponibilité.