De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati L'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem) de Tizi Ouzou fera enfin du bénéfice. Après des années de gestion «socialiste» et d'autres de cumul de dettes, ce fleuron de l'industrie nationale enregistrera en cette fin d'exercice son premier bénéfice suite à l'effacement par l'Etat de la quasi-totalité de son découvert bancaire estimé à 14,5 milliards de dinars qui lui colle annuellement un énorme agio de 1,2 milliard de dinars par an. Les travailleurs et l'employeur ont trouvé que cette heureuse situation est digne d'être célébrée par une waada que le complexe de Oued Aïssi a accueillie jeudi dernier en présence de tous les travailleurs (2 100) et des dizaines d'invités des entreprises et autres organismes de la wilaya. Le président-directeur général de l'Eniem, M. Dahmane Yadaden, saisira cette occasion pour animer un point de presse lors duquel il affirme que l'assainissement de la dette de l'entreprise qu'il dirige a concerné 13,65 milliards de dinars sur les 14,5 milliards de découvert bancaire, alors que l'Eniem souffrait d'un endettement global de 17, 5 milliards de dinars. Selon lui, il restera 850 millions de dinars de découvert bancaire que l'entreprise se charge de rembourser sans souci. «Les trois milliards de dinars restants consistent en la dette d'exploitation que l'Eniem va rembourser», annonce-t-il non sans rappeler la lourdeur de la dette qui a empêché l'entreprise de décoller malgré les bonnes performances, surtout quand on sait que rien que l'agio de cette dette, soit 1,2 milliard de dinars, dépassait la masse salariale de l'entreprise. L'Etat a également effacé d'autres dettes de l'Eniem pour un montant de 130 millions de dinars, a-t-il indiqué également, estimant que cette mesure est de bon augure surtout que l'entreprise dispose depuis quelques années déjà de bonnes capacités de production et d'un fonctionnement qui peut faire face à n'importe quelle concurrence. D'ailleurs, le chiffre d'affaires de cette entreprise pour l'année 2008 a atteint la somme de 5,5 milliards de dinars alors que les prévisions pour l'année en cours sont de l'ordre de 5,8 milliards de dinars. Un chiffre d'affaires qui n'a pas cessé d'augmenter au fil des ans puisqu'il tournait autour de 4,5 milliards de dinars il y a quelques années pour se retrouver avec une centaine de milliards de centimes en plus. Le P-DG de l'Eniem en parle avec une certaine fierté surtout quand il évoque l'idée pour son entreprise d'engranger enfin des bénéfices même s'il est conscient que, pour cette année, ils ne seront pas importants. Mais grâce à l'effacement des dettes, entreprise, connaîtra certainement un essor important notamment avec la volonté des dirigeants de se lancer dans l'investissement et la modernisation des équipements et des produits. C'est d'ailleurs dans ce sens que M. Yadaden souligne que l'Eniem devra axer son action sur la durabilité et la performance de ses produits ainsi que la diversification des gammes. «Nous allons vers la modernisation et le renouvellement du potentiel industriel de l'entreprise», affirme-t-il non sans préciser que le design sera également pris en compte parce que les produits sont «condamnés à marier le design et la qualité». Ainsi, après l'intégration de la machine à laver et du chauffe-bain dans sa gamme de produits, l'Eniem de Tizi Ouzou a mis à l'étude le projet de fabrication de fours micro-ondes et de lave-vaisselle. Dans la même perspective, l'entreprise va renouveler certains de ses équipements, à l'image de la chaîne de peinture qui passera de l'eau à la poudre pour des considérations écologiques, a dit le P-DG qui ambitionne par ailleurs de pénétrer des marchés étrangers, surtout subsahariens, même s'il se dit conscient que c'est encore compliqué pour des raisons extra économiques. Le point de presse a également été l'occasion de donner la position importante de l'Eniem sur le marché national : 50% pour les réfrigérateurs (200 000 unités par an), 40% pour les cuisinières (65 000 à 70 000 par an), 20 à 25% pour les climatiseurs (20 000 à 25 000 par an) alors que c'est encore timide pour les nouveau-nés, à savoir 15 000 machines à laver et 35 000 à 40 000 chauffe-bains par an introduits sur le marché depuis l'année 2008.