Pour certains, les élus locaux et les services des APC n'ont pas vraiment besoin de solliciter l'avis des comités de village dans le lancement des projets de développement et d'intérêt général. «Il faut savoir que tous les projets que les services des APC envisagent de réaliser sont précédés par des études, notamment techniques», indique-t-on. Cependant, il y a lieu de s'interroger si ces mêmes services techniques ne se trompent pas quand on sait que plusieurs projets ont été délocalisés à la suite de l'opposition des citoyens. «Bien sûr qu'ils peuvent se tromper, comme, par exemple, dans le choix du terrain qui devrait abriter ces projets», signale un citoyen. Les blocages de certains projets par les citoyens signalés un peu partout démontre clairement qu'il existe un manque de concertation entre les pouvoirs publics et les comités de village. Depuis quelques années, le recours à la rue, pour dénoncer la mauvaise gestion et le laxisme des responsables locaux, mais aussi demander les droits les plus élémentaires (alimentation en eau potable, réhabilitation des tronçons routiers…) est devenu le seul moyen pour les citoyens, dans différentes localités du pays, de faire entendre leurs doléances. Ce recours à l'émeute démontre clairement l'absence de communication et de dialogue entre les responsables locaux et les délégués des citoyens. Des citoyens de la commune d'Aït Yahia Moussa (20 km au nord de la wilaya de Tizi Ouzou), par exemple, ont procédé à la fermeture du siège de l'APC plus de 30 fois depuis 2005, comme ils ont fermé à maintes reprises les routes pour demander l'amélioration des conditions de vie dans leur localité. Cet exemple parmi tant d'autres, démontre clairement que la démocratie participative n'est qu'un slogan scandé par certains responsables locaux qui ne maîtrisent même pas les rudiments de la communication avec le citoyen.