Projet n Le représentant du ministre de la Santé a annoncé la programmation de 14 nouveaux centres de prise en charge de malades mentaux sur l'ensemble du territoire national. «Si l'Etat a pensé à la création de 15 centres de désintoxication pour le traitement des toxicomanes, il devrait penser aussi à la création de centres spécialisés pour la prise en charge de malades mentaux errants, surtout ceux qui pourraient constituer un danger pour la sécurité publique», a estimé, hier, le directeur de l'Office national de lutte contre la toxicomanie lors de l'ouverture de la quatrième rencontre internationale de psychiatrie et de médecine légale tenue à Blida.Outre le placement des malades mentaux – qui a toujours constitué un problème crucial chez nous – le directeur de l'Office a appelé à la formation de spécialistes pour la bonne prise en charge de cette catégorie de personnes, sachant que le nombre de psychiatres et l'effectif reste très insuffisant. Le Pr Ridouh, chef de service de psychiatrie et de médecine légale, partage cet avis pour alerter aussi que la dépression dite «petite maladie mentale» est en augmentation et peut s'aggraver, selon lui, à une grosse maladie mentale. Il a appelé à une bonne prise en charge de cette pathologie, mais d'une façon intersectorielle y compris pour le malade mental errant «en psychiatrie, c'est l'écoute, la famille et le médicament», a-t-il déclaré, insistant sur la création de structures où se fera une prise en charge multiple et sans contrainte pour la famille du malade «un centre psychomédicosocial permettra de mieux prendre en charge le malade, de le cerner et d'écouter toute sa trajectoire afin d'arriver à des résultats», a-t-il repris. Pour sa part, le Dr Merad, représentant du ministre de la Santé, a annoncé la programmation de 14 nouveaux centres de prise en charge de malades mentaux sur l'ensemble du territoire national, soit 2 000 lits supplémentaires qui s'ajouteront aux 5 000 existants. En outre, les wilayas non dotées d'Etablissements hospitaliers spécialisés (EHS), seront dotées de lits de psychiatrie au niveau de leurs hôpitaux généraux. Tout en confirmant le manque de psychiatres et d'infirmiers en psychiatrie, le représentant du ministre a rappelé que l'Etat prévoit la formation de nouveaux psychiatres dans le cadre du partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur et qui s'ajouteront aux 400 existants dont 100 hospitalo-universitaires. Pour les 450 infirmiers en soins psychiatriques, il est prévu, selon lui, la revalorisation de cette spécialité qui fait fuir beaucoup de gens vu sa complexité et sa difficulté, «il est prévu, dans les prochains statuts de paramédicaux, de classer cette catégorie comme spécialités dans les soins pour favoriser cette profession», a-t-il expliqué.