Résumé de la 10e partie n La reine qui a reconnu sa fille et le prince, jette un anneau de l'oubli dans la mare –sa fille – et l'anguille, soit prince Guêpier, l'avale... Ils repartirent enfin, à petites étapes cette fois, et, le soir, arrivèrent aux portes d'une grande ville toute resplendissante de lumières, où ils résolurent de passer quelques jours pour se reposer. Attends-moi ici, dit Guêpier à Emeraude, je vais dans la ville chercher une maison à louer. Je reviendrai te chercher dès que j'aurai trouvé. Le prince finit par louer une maison spacieuse. Il attacha son cheval dans l'écurie, puis sortit à la recherche d'une auberge où il pourrait dîner. Il en trouva une, où il s'installa commodément. Quant à Emeraude... il l'avait oubliée ! Elle attendit longtemps, quoiqu'elle sût d'avance que Guêpier ne reviendrait pas. Une grande partie de la nuit s'écoula. Alors elle comprit, pleura, puis entra elle-même dans la ville chercher un gîte pour la nuit. Elle ne tarda pas à rencontrer une vieille femme, qui habitait avec sa fille une pauvre chaumière. Elle lui demanda l'hospitalité. — Pour la nuit, dit la vieille, tu pourras toujours la passer dans ma maison, mais pour la nourriture, nous n'avons rien à te donner. — La nourriture, dit Emeraude, c'est moi qui vous la procurerai. Tôt le lendemain, la vieille et sa fille se levèrent. — Où allez-vous ? demanda Emeraude. — Au marché, dit la vieille, voir ce que nous pourrons acheter avec le peu que nous avons. — Avez-vous un peigne, ma mère ? demanda Emeraude. Il manquait beaucoup de dents au peigne des deux femmes. Emeraude défit ses longs cheveux et commença à se peigner. A chaque coup qu'elle donnait, des pièces d'or tombaient et venaient teinter sur le sol. La vieille et sa fille n'en croyaient pas leurs yeux. Elles prirent une pièce et se rendirent au marché. Elles revinrent bientôt avec des coffres pleins de victuailles, comme elles n'en avaient jamais vu auparavant, et elles continuèrent de faire ainsi tous les jours. Guêpier pendant ce temps menait grand train. Il avait trouvé la ville tellement à sa convenance qu'il avait décidé de s'y marier et il venait de choisir une fiancée et d'annoncer le jour de la fête. Il s'occupait déjà des préparatifs et avait acheté un grand troupeau de bœufs, qu'il confiait à engraisser à des habitants de la ville. Un jour qu'il était sorti distribuer ses bœufs, il tomba sur la vieille et, voyant qu'elle était pauvrement vêtue, lui en proposa un, dont personne ne voulait, parce qu'il était tout maigre et rabougri et donc difficile à engraisser. Mais la vieille refusa. En rentrant elle raconta la proposition qui venait de lui être faite par un riche étranger. Emeraude sursauta : — Où est le bœuf ? — Je ne l'ai pas pris. — Vite ! Retourne sur la place, retrouve l'étranger et prends le bœuf. Cours, avant qu'il ne le confie à quelqu'un d'autre. La vieille se précipita, chercha le jeune homme, qu'elle retrouva avec son bœuf, dont personne ne voulait. (à suivre...)