Armé d'aimants, mais surtout bon psychologue jouant de la suggestion, Mesmer est parvenu à guérir, avec sa méthode, de nombreux malades. Mais il a subi aussi des échecs dont certains ont été utilisés pour le dénigrer. C'est le cas de Maria Theresa Paradies, une jeune pianiste connue à l'époque, atteinte de cécité. Elle a déjà consulté de nombreux médecins et guérisseurs. On l'a abondamment purgée et saignée, on lui a placé des ventouses, fait boire des philtres, on lui a enfermé la tête dans une sorte de casque de terre où elle a manqué mourir étouffée, mais sans succès. Au contraire, tous ces traitements l'ont fatiguée et ses yeux, gonflés et bigles, sortaient de leur orbite. Mesmer est son dernier espoir. Elle est d'abord rassurée par le fait que ses méthodes soient indolores et, mise en confiance, elle commence à se sentir mieux. Le quatrième jour du traitement, elle constate que ses yeux ont repris leur position normale et qu'ils ne lui font plus mal. L'œil gauche paraît plus petit que le droit, mais progressivement, il reprend sa taille normale. La vue lui revient progressivement et Mesmer lui bande les yeux et lui demande de rester dans une chambre noire, le temps qu'elle s'habitue de nouveau à la lumière. On l'expose d'abord à de faibles lueurs puis elle peut, de nouveau, sortir et bien voir. C'est alors que les parents de la jeune fille décident d'arrêter le traitement. On croit savoir aujourd'hui qu'ils ont agi à l'instigation d'un oculiste qui avait soigné la jeune fille et n'était pas arrivé à la guérir. La jeune perd de nouveau la vue et les adversaires de Mesmer se liguent contre lui.