Déficit n Faute de moyens, l'Algérie ne pêche que 170 000 tonnes alors que sa capacité va jusqu'à 220 000 tonnes. «Une coopérative mutuelle devient un impératif pour assurer aux marins pêcheurs une source de revenus stable», a plaidé, hier, M.Yahiouche, président de la Chambre algérienne de la pêche et d'aquaculture (Capa). Intervenant lors d'une conférence débat organisée par le Forum El Moudjahid, il a affirmé que la totalité des cotisations reste loin du seuil de 50 milliards de centimes requis par la loi comme capital de cette entité. C'est pourquoi, la Capa compte obtenir une compensation auprès des responsables du projet du gazoduc algéro-espagnol Medgaz. Laquelle compensation devrait bénéficier aux pêcheurs de Béni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent, à travers laquelle passe le gazoduc. «Les pêcheurs d'Almeria (Espagne) ont pu obtenir des dédommagements de trois (3) millions d'euros à l'issue d'une démarche similaire. Nous œuvrons pour le même montant, dont une partie pourrait être allouée à la dotation de la future mutuelle», a-t-il expliqué soulignant que les premiers contacts avec ces responsables ont été positifs. Une démarche que M. Rahmani, secrétaire général de la Capa, compte élargir pour obtenir, également, des compensations auprès des responsables du projet gazoduc algéro-italien (Galsi), qui passera par la wilaya de Annaba. S'agissant des difficultés financières dont souffrent les professionnels de la pêche, notamment, le remboursement de leurs dettes, les responsables de la Capa ont indiqué qu'une proposition a été faite à l'adresse de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) en vue de son rééchelonnement. «La Capa a demandé une prorogation à 15 ans du délai de remboursement de cette dette, alors que la Badr a accepté d'accorder un rééchelonnement de 7 ans», ont-ils expliqué. En sus, les caprices du climat, à savoir 6 mois de mauvais temps, ont accentué la précarité de ces marins. Ne pouvant pas exercer dans de telles conditions, ceux-ci ont été contraints à un chômage forcé. Première conséquence : la flambée des prix de la sardine, censée être accessible aux plus démunis. Les aléas climatiques, soulignent ces professionnels, ne représentent pas la seule cause de la diminution de la pêche ; les pêcheurs indisciplinés en sont une autre. En utilisant la dynamite dans leur pêche, parfois dans des zones interdites, ils contribuent largement à la surexploitation qui induit la diminution des ressources. A cela s'ajoute la pollution causée par le déversement de certains produits toxiques dans la mer par certains pêcheurs «irresponsables». «Pour rétablir la discipline dans ce secteur, des journées de sensibilisation ont été organisées dans différentes régions du pays et un ‘'numéro bleu'' a été mis à la disposition des pêcheurs pour dénoncer ces pratiques qui mettent en danger notre métier», a fait savoir M.Yahiouche.