Chiffre n Les dizaines de tonnes de médicaments périmés stockés dans environ 6 000 officines au niveau national demeurent toujours la préoccupation principale des pharmaciens. La question a été de nouveau soulevée au cours des débats du 4e Congrès du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), ouvert, hier, lundi, à Chenoua, dans la wilaya de Tipasa. Le volume des stocks de ces produits est énorme et les pharmaciens d'officines au niveau de la seule wilaya d'Alger, en stockent 9000 tonnes ; en se référant aux chiffres du ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme. Les participants à cette rencontre ont réitéré, pour la énième fois, leur appel en direction des pouvoirs publics, notamment les ministères de la Santé et de l'Environnement. L'accumulation de ces stocks, selon le Snapo, a pour origine l'interdiction du département du Cherif Rahmani en 2002 de faire sortir du local du pharmacien ces produits périmés pour des raisons de santé publique et de protection de l'environnement. Avant cette date, les pharmaciens d'officines se débarrassaient de leurs médicaments périmés directement dans les décharges publiques. Ce qui constituait une menace réelle pour l'environnement et la santé publique. Les stocks des médicaments périmés sont liés aussi à l'absence d'incinérateurs qui auraient permis aux pharmaciens de se débarrasser de ces produits en les brûlant complètement. Selon Fayçal Abed, président de ce syndicat, cette situation qui devient de plus en plus pesante, est provoquée par les grossistes du médicament et la vente concomitante. M. Abed accuse également ces grossistes d'être derrière des pressions sur le médicament en créant «en permanence des pénuries». «Il y a des pénuries de médicament. De tous les médicaments. Les grossistes les provoquent exprès ! Une fois ils libèrent le médicament en rupture de stock et nous obligent à l'acheter avec d'autres produits même si nous n'en avons pas besoin. La vente concomitante est pourtant interdite par la loi», a estimé ce syndicaliste. Par ailleurs, au cours de cette rencontre s'étalant sur deux jours, les participants examineront le bilan des trois années d'activité du conseil et du bureau national du Snapo avant de procéder à leur réélection et de préparer un programme d'action. Selon son président, le syndicat a franchi de nombreuses étapes depuis son agrément en 1999 puisqu'il a commencé avec 1 300 adhérents représentant 17 wilayas pour se retrouver aujourd'hui avec 3 000 adhérents répartis sur 45 wilayas. Outre le travail au niveau organique réalisé par les différentes équipes qui se sont succédé à la tête du syndicat, de nombreuses actions ont été menées pour améliorer les conditions de travail du pharmacien et prendre en charge ses préoccupations. M. Abed cite dans ce sens les relations du Snapo avec les caisses nationales d'assurance (Cnas, Casnos) en matière de tiers payant et de la carte Chiffa, les propositions sur la loi de la santé, la création de chaînes de pharmacies, le dossier relatif aux marges bénéficiaires ainsi que d'autres questions.