Résumé de la 3e partie n Le Boeing atterrit et va stationner en bout de terrain. Le commandant de bord est bien obligé de dire aux passagers qu'il se passe quelque chose… L'attente de la voiture avec le butin exigé se prolonge. C'est qu'à terre le lieutenant du FBI tente encore une fois d'empêcher le versement de la rançon. Il a la réputation de n'avoir jamais cédé à un chantage et il est mortifié de devoir le faire. Il expose son plan au P-DG de la Northwest Airlines : — Quand les passagers vont descendre, il y aura un moment de flottement. Si je fais monter un tireur d'élite habillé en civil, il l'abattra sans problème. — Pas question de prendre le moindre risque. — Mais le type bluffe, je vous dis ! C'est sûrement un ancien militaire habitué à sauter en parachute. Un type de cette trempe ne se suicide pas pour 200 000 dollars. D'ailleurs, si cela se trouve, il n'y a pas un gramme d'explosif dans sa valise. C'est du vulgaire mastic ! — Vous pouvez me signer un papier me le garantissant ? Non. Alors, payez ! Poussant un soupir, le lieutenant Himmel renonce à son projet et, à 18h45, la petite voiture, sans tireur d'élite d'élite à bord, fait son apparition devant le Boeing. Dans l'appareil, D. B. Cooper donne calmement ses instructions à Sue Harrisson, l'hôtesse de l'air. Il lui désigne l'escalier arrière, par lequel vont sortir tout à l'heure les passagers : — Vous allez me chercher le contenu de la voiture. L'hôtesse revient peu après avec la mallette de billets. Mais elle a un problème pour le reste. — Les parachutes sont dans un seul sac. C'est très lourd, est-ce que je peux me faire aider ? — Pas question. — Mais cela fait au moins cinquante kilos. — Vous êtes jeune. Vous pouvez y arriver. Cela prendra le temps qu'il faudra. Et, pendant que la jeune femme s'échine à faire monter son fardeau marche par marche le long de l'escalier, D. B. Cooper compte calmement les billets. Il attend d'avoir constaté que le compte y était et d'avoir les parachutes, que l'hôtesse a enfin réussi à lui apporter, pour appeler le commandant par le téléphone intérieur : — Vous pouvez faire descendre les passagers. — Le personnel de bord peut descendre aussi ? — Oui, sauf le copilote, le radio et l'hôtesse qui est à côté de moi. Celle-là reste. — Pourquoi elle ? — Parce que je l'ai décidé. Demandez aussi qu'on commence le plein de kérosène. Le pilote n'insiste pas et sa voix retentit peu après dans les haut-parleurs : — Mesdames et messieurs, vous allez pouvoir quitter l'appareil par l'escalier arrière. Ne vous précipitez pas, gardez le plus grand calme et tout se passera bien. Ils passent devant l'homme aux lunettes noires les uns après les autres, visiblement à la fois terrorisés et soulagés que leur épreuve soit finie. Une fois que l'avion est vide, D. B. Cooper désigne à Sue Harrisson la cabine de pilotage : — Allez-y ! Moi, je reste là. A terre, le lieutenant Himmel fait une dernière tentative pour employer la manière forte. Il propose au directeur de la compagnie de remplacer les deux préposés indispensables au remplissage des réservoirs par deux de ses hommes. (à suivre...)