Résumé de la 2e partie n Même si la police pense que D. B. Cooper bluffe, la Northwest Airlines préfère payer la rançon plutôt que de voir l'avion sauter... On ne peut pas le laisser en liberté, il est dangereux. — Il est dangereux tant qu'il a sa bombe. Moi, je paye pour la rançon et les parachutes. Après, vous essayez de retrouver votre homme. Chacun son job ! Le lieutenant du FBI s'incline. Il donne des ordres pour qu'une valise soit remplie avec les billets exigés, en prenant soin de noter les numéros du plus grand nombre possible. Il prend contact avec le club de parachutisme de Seattle pour qu'on lui envoie les quatre parachutes demandés. Pendant ce temps, le Boeing tourne autour de l'aéroport. C'est interminable. Les passagers sont agacés, certains sont furieux, parce qu'ils ont un rendez-vous ou une correspondance, mais pas un seul n'est inquiet. Le commandant annonce dans le haut-parleur, à intervalles réguliers : — Le trafic est saturé. Nous attendons l'autorisation d'atterrir. Nous vous demandons encore un peu de patience. Et, pendant tout ce temps personne ne fait attention à l'homme aux lunettes noires, assis sur son siège à la dernière rangée, qui, par moments, va dire quelques mots dans le téléphone de bord. 17 h 40 : cela fait exactement deux heures que l'appareil décrit des cercles dans le ciel de Seattle, lorsque, enfin, la tour de contrôle annonce que tout est prêt. Le commandant Scott répercute la nouvelle au pirate, par le téléphone intérieur. Celui-ci lui donne ses instructions qui ont été, de toute évidence, longuement préparées. — Vous pouvez atterrir, mais l'appareil doit stationner en bout de piste. La petite voiture transportant les parachutes et la rançon, viendra nous rejoindre. Une hôtesse viendra chercher l'argent, puis les parachutes. C'est à ce moment seulement que les passagers pourront débarquer par la rampe d'accès arrière. Ensuite le camion-citerne viendra nous ravitailler et en route pour le Mexique ! 17 h 46 : le Boeing atterrit à Seattle et va stationner en bout de terrain, loin des bâtiments de l'aéroport. Le commandant de bord, bien obligé de dire aux passagers qu'il se passe quelque chose, le fait de la manière la plus évasive possible. — Mesdames et messieurs, un événement indépendant de la volonté de la compagnie nous oblige à stationner un moment en bout de piste pour des raisons de sécurité. Pour la première fois, une véritable inquiétude naît dans l'appareil. Elle a pour effet de faire taire les récriminations qui ne cessaient de s'amplifier avec le retard. On comprend que ce qui arrive est peut-être beaucoup plus grave qu'un rendez-vous manqué ou une correspondance ratée. D'autant qu'avec l'arrêt des moteurs chacun peut entendre cet étrange individu à lunettes noires assis au dernier rang. Il donne l'ordre à une hôtesse d'aller ouvrir l'escalier arrière, spécifique aux Boeing 727. Celle-ci obtempère et, comme un steward veut aller l'aider, D. B. Cooper se fâche. — Elle est capable de le faire toute seule. Si vous bougez, vous serez responsable de la catastrophe ! L'hôtesse s'exécute dans un silence de mort. Rivés à leur sièges, les trente-six passagers savent à présent que leur vie est en danger. Le Boeing de la Northwest Airlines est entré dans la tragédie. (à suivre...)