Résumé de la 1re partie Safia est inquiète au sujet de sa fille. Celle-ci lui avoue fréquenter un autre homme que son mari, qu?elle a l?intention d?épouser après son divorce. L?enthousiasme fait place à l?indécision, puis à la tristesse, et Nadia retombe dans ses réflexions mille fois ressassées. ? Réfléchis bien avant de te décider. Tu ne dois surtout pas regretter plus tard? Et lui? ce Faouzi, que t?a-t-il dit ? ? A propos de quoi ? ? Au sujet de tes enfants ? ? Il est prêt à les prendre et à les considérer comme les siens. Il me l?a juré? D?ailleurs, Malek et Hana l?adorent? Il les gâte tellement? Ils ne jurent que par «tonton Faouzi». ? Ah bon ! C?est ce Faouzi dont ils parlent parfois entre eux ! Et la vieille femme hoche la tête et plonge à nouveau son regard par la fenêtre? ? Cache tout ça, ton mari ne va pas tarder, se reprend-elle, comme si elle était soudain revenue à la réalité. ? J?ai une bonne cachette, il ne les trouvera jamais ! Quand Mourad rentre, il trouve sa femme et sa belle-mère devant la télévision comme chaque soir. La table est mise avec un seul couvert, car les deux femmes ne l?attendent pas pour dîner. Sa femme, comme à contrec?ur, se lève du divan et le sert. Pour ne pas laisser le silence s?installer entre eux, elle lui dit quelques banalités et retourne à son film. Il dîne seul, puis, après avoir fait sa toilette, il vient les rejoindre au salon, s?assied à sa place habituelle et sans les consulter, se met à zapper. Habituées à ses gestes, les deux femmes ne disent rien, les yeux fixés sur l?écran? Puis Safia se lève lentement, murmure un vague «bonne nuit» et se retire dans la chambre qu?elle partage avec les deux enfants. ? Alors ? dit le mari, comment s?est passée la journée ? Les enfants ont-ils été sages ? Il essaye visiblement, par un changement d?attitude, d?amadouer Nadia, mais elle reste sur la défensive, méfiante, car elle sait qu?il est capable, après un grand sourire, de s?enflammer pour une futilité. ? Tu les connais, murmure-t-elle en lui lançant un bref regard? Ils sont turbulents, mais tellement affectueux. ? C?est de leur âge? Qu?as-tu fait de la journée ? ? Comme d?habitude? Et soudain, un doute la saisit? A-t-il remarqué quelque chose ? L?a-t-il reconnue dans la rue, malgré le hidjab qu?elle porte à chaque fois qu?elle sort en cachette ? Le c?ur glacé, elle dit : - Ah oui ! Je suis allée aux Galeries? On y vend de belles robes et des tissus extraordinaires? C?est Louisa la voisine qui m?en a parlé? Elle hésite puis continue : dis, donne-moi un peu d?argent pour en acheter une? les miennes sont usées à force de les laver? J?ai vraiment besoin d?une gandoura pour la maison. ? Oh ! Ça va ! dit-il en levant le bras. Ça va ! tu ne vas pas recommencer? D?ailleurs celle que tu portes est encore très bien !? Tu ne penses qu?à gaspiller mon argent ! ? Quoi ? s?exclame Nadia en haussant le ton? mais tu ne m?as rien acheté depuis des lustres? Je sors avec les vêtements de ma s?ur? Et cette gandoura est toute délavée, je n?ose plus la porter devant mes amies ou les voisines? Mourad, tu exagères ! Et elle insiste, comme pour se donner mille fois raisons de le tromper, voulant vaincre ses derniers remords. (à suivre...)