Un grand spectacle, où danses et chants retraçant l'histoire du continent noir, a marqué, hier soir, à la Coupole, le lancement officiel de la deuxième édition du Festival panafricain. Les tableaux chorégraphiques ont tenté de refléter en partie les milliers d'années constituant l'âge du continent et marquées par des périodes tristes. Mais aussi d'autres lumineuses et faisant la fierté du berceau de l'humanité. Le spectacle d'ouverture, conçu et réalisé par Kamel Ouali, se présentait comme une performance artistique mêlant danses et chants. C'était un grand spectacle. Grandiose, beau et expressif. Toute l'Afrique y était représentée avec ses arts, sa culture et son histoire. Le spectacle, une composition d'une série de tableaux, s'ouvrait sur un vieux conteur qui, guidé par un enfant, faisait le tour de l'Afrique. Les contours du continent étaient dessinés par des flammes. Le conteur, ou le griot, racontait l'Afrique et son histoire. Plus tard, des cavaliers en costumes traditionnels algériens entrent sur scène et en font le tour, avant de laisser place aux danseurs de diverses tribus africaines. Ceux-ci exécutaient des représentations chorégraphiques empruntées à l'authenticité et à l'ancestralité et qui étaient l'illustration d'une identité plusieurs fois millénaire. L'assistance, nombreuse, affichait un grand intérêt et s'émerveillait devant les danses folkloriques africaines. Des chants spécifiques à chaque représentation accompagnaient les danseurs et rythmaient leurs pas. Tout autour, sur les parois de la salle étaient projetées des peintures illustrant l'art pictural africain, des images d'archives représentant les mouvements de libération nationale des pays africains et d'autres projections laissant voir des figures et des motifs témoignant de l'esprit créatif africain notamment contemporain. D'autres moments forts et émouvants ont marqué la cérémonie d'ouverture, à savoir la scène où un pan de l'histoire du continent noir, celui de l'esclavage était passé en revue, et cela à travers des danses et des chants. Des acrobaties aériennes se sont mêlées aux danses contemporaines, aux danseurs de claquettes, à la musique jazz, à la culture urbaine et au music-hall afro-américain. Sur ce, un clin d'œil a été fait à Joséphine Baker. Tout comme un autre clin d'œil a été fait à Michael Jackson. Ouarda El-Djazaïria, Césaria Evora, Youssou N'dour… ont tenu à honorer et de leur présence et surtout de leur voix cette cérémonie qui, soulignons-le, se voulait plus qu'un simple spectacle, mais une performance, une création. Le spectacle s'est terminé sur des notes de joie avec une scène enflammée par les danseurs revêtus des couleurs nationales des pays participant à ce festival. Le spectacle qui sera rejoué ce soir à partir de 19h au grand public, qui pourra y accéder gratuitement, se présentait comme un rassemblement culturel spécifiquement africain. C'était un spectacle varié et riche en sonorités, en actions, en idées. Une fresque artistique, une peinture animée et inspirée. C'était un spectacle plein d'émotion et de poésie. l Une parade populaire a eu lieu, samedi, dans les rues d'Alger, marquant le coup d'envoi du deuxième Festival panafricain. La capitale a ainsi vibré dans une ambiance festive et populaire aux rythmes d'une parade colorée et éclectique. 53 camions-chars ont emprunté les grandes artères d'Alger. Ils ont défilé à partir de la rampe Tafoura jusqu'au stade El-Ketani. Un public nombreux, tous âges confondus, a répondu présent. Une foule dense et compacte occupait les trottoirs, suivant attentivement et avec émerveillement le déroulement de la parade. Comme de coutume et dans chaque parade populaire, la Garde républicaine a ouvert le bal par l'hymne national, suivie de la fantasia avec ses coups de carabines et des troupes folkloriques algériennes. Plus tard, le défilé des camions-chars commence : l'Algérie, suivie de l'Afrique du Sud, de l'Angola, du Bénin… Chaque char représentait un pays africain et présentait une maquette symbolisant les arts africains et une culture ancestrale. Ancestralité et authenticité marquaient le cortège. La parade s'est déroulée dans une ambiance festive et dans un métissage culturel illustrant la symbiose et le dialogue des peuples et des cultures.