Spectacle n Le deuxième Festival culturel panafricain a pris fin, hier, à la salle Atlas, dans laquelle avait eu lieu, en 1969, la clôture du premier Panaf. La soirée de clôture a été marquée par un spectacle conjointement signé par Sofian Abou Legraâ, pour ce qui est du volet chorégraphie, et par Farid Aouame, pour ce qui est de la partie composition musicale et mise en scène. Le spectacle avait pour titre Mama Africa, et cela en hommage à la regrettée chanteuse sud-africaine Myriam Makeba. La soirée a commencé par la projection d'images d'archives ressuscitant la première édition du Festival culturel panafricain de 1969. On y voit la parade populaire qui avait eu lieu et au cours de laquelle les troupes folkloriques des pays participants avaient défilé. Une parade marquée par une liesse populaire. D'autres images, plus récentes, ont ensuite succédé à celles des archives montrant la diversité ethnique du continent noir. Composé de seize tableaux, durant lesquels des artistes algériens et des autres pays africains ont exécuté des danses et interprété certains des titres phares de la défunte Makeba, dont Africa, le spectacle se présente comme un ensemble de formes et de genres, de tons et de langages liés les uns aux autres. Il y a connexion entre chacun des éléments utilisés, la musique, la lumière, la danse et la vidéo. Le spectacle se veut une performance, s'organisant, dans un premier temps, autour de la thématique de l'eau, parce que c'est quelque chose qui manque cruellement en Afrique, tout comme il s'organise, dans un deuxième temps, autour d'une réflexion sur l'histoire et également sur l'identité. C'est-à-dire il y a réflexion sur la mémoire collective du continent africain. Ont succédé sur la scène de l'Atlas autant de danseurs (une centaine en tout, tous issus des différentes régions de l'Algérie) que de chanteurs, tels les anciens élèves de Alhan Oua Chabab, Meriem Lazali et Djelloul. Ou encore des chanteurs africains comme le Malien Chikh Tidienne Seck, Salif Keita, ou encore le Camerounais Big Passy. La scène de l'Atlas s'est avérée trop exiguë pour un spectacle de clôture et d'une telle ampleur événementielle. Trop petite pour contenir l'énergie des danseurs et faire valoir le jeu et l'expression corporelle. Les déplacements des danseurs étaient réduits, limités et ramassés. La scène ramenait les danseurs à des pas et mouvements courts, serrés et dépouillés. Cela ramenait la performance à un jeu bref et inachevé. Par ailleurs, on s'attendait à un spectacle grandiose, à la hauteur du festival, égal au spectacle d'ouverture qui, lui, a eu lieu, le 5 juillet, à la Coupole, lors du coup d'envoi officiel du Festival culturel panafricain. On n'a eu droit qu'à un spectacle sobre, limité. C'était une clôture inattendue, décevante, d'autant plus que le spectacle se présentait comme un assemblage de tableaux, un patchwork de figures chorégraphiques. C'était un spectacle ramassé. En outre, le spectacle se présentait, par moments, comme une expression artistique puérile, ou bien manquant de sens, de symbole et même de poétique. On s'attendait à une représentation exceptionnelle, à une performance originale, mais on a eu droit à un jeu manquant de maturité artistique, d'imagination et de créativité. Les concepteurs du spectacle se sont plutôt, et beaucoup plus, penchés sur la danse et le chant, la musique, la lumière et la vidéo, omettant ainsi de construire autour de toutes ces composantes un imaginaire en mesure de susciter l'intérêt du public et une sensibilité à même de la lui faire sentir.