Résumé de la 111e partie n Au cours du procès, l'avocat de Seddon, Marshall Hall, conteste les preuves de l'empoisonnement apportées par le toxicologue Willcox. Le public est stupéfait par l'audace de l'avocat. Celui-ci profite de son avantage pour enfoncer le clou. «Vous trouverez ici, dit-il en s'adressant aux jurés, la preuve de l'inattention de l'expert, M. Willcox prétend qu'Eliza Barrow est décédée des suites d'un empoisonnement aigu, provoqué par l'ingestion d'arsenic durant les quinze jours précédant sa mort. De son côté, la commission constate que l'arsenic absorbé au cours d'un empoisonnement parvient aux racines des cheveux au bout de plusieurs semaines, et que, pour atteindre l'extrémité d'un cheveu de 15 cm par exemple, il a besoin de dix mois. Si l'expert a découvert du poison dans les parties éloignées des cheveux de la victime, comment compte-t-il concilier ses allégations avec les conclusions de la commission ? Comment peut-il expliquer le fait que l'arsenic se soit trouvé à l'extrémité des cheveux d'Eliza Barrow au bout de quinze jours ? Ne devrait-il pas conclure plutôt que la victime a commencé à absorber le poison voilà un an ?» Willcox garde d'abord le silence, puis il s'écrie : — Vous vous trompez ! Elle a commencé à prendre le poison, depuis plus d'un an ! L'avocat continue à poser des questions au toxicologue, dans l'espoir de l'acculer encore plus. L'expert répond machinalement, car il pense à l'énigme que vient de lui opposer l'avocat. Soudain il trouve la réponse. — Messieurs les jurés, il existe un facteur que je n'ai pas mentionné jusqu'ici et qui a pu influencer mes analyses… Dans le cercueil, les cheveux de la victime se sont probablement imprégnés du suc des chairs… En examinant les cheveux, j'ai peut-être effectué le lavage de façon superficielle ! L'avocat s'écrie. — C'est tout ce que vous trouvez à répondre ? Ce n'est pas un argument pour défendre votre méthode ! — C'est ce que nous verrons ! Le président suspend la séance, à la demande de Willcox, pour lui permettre de procéder à d'autres analyses. Willcox se rend à l'hôpital Sainte Mary et il se procure une touffe de cheveux. Il la plonge aussitôt dans le suc des chairs d'Eliza Barrow. Quand il examine, le lendemain les cheveux, l'arsenic s'est infiltré dans les poils et le lavage à l'eau ne l'a pas éliminé. Il a fallu utiliser de l'acétone pour éliminer les traces. Quand la séance reprend, Willcox est assez détendu. Il s'adresse aux jurés. — Messieurs, j'apporte ici la réponse à l'énigme que maître Hall a posé et par laquelle il pensait démontrer l'inefficacité de ma méthode… — Et il donne lecture de sa nouvelle expérience. Il conclut. — C'est la preuve irréfutable de l'empoisonnement. Dans son réquisitoire, l'avocat général s'appuiera sur les expertises toxicologiques mais aussi sur les résultats de l'enquête qui accable Seddon. Il sera reconnu coupable et mourra sur l'échafaud, le 18 avril 1912. Sa femme, elle, a été relaxée. (à suivre...)