Mise au point n La secrétaire générale du PT crie au complot contre son parti pour avoir insisté sur la nécessité de l'organisation de législatives anticipées. Louisa Hanoune a qualifié la décision de l'administration de l'APN, de refuser le versement des indemnités des députés du PT dans le compte du parti, de «chantage» visant à dissuader sa formation qui insiste sur la nécessité de la dissolution de l'Assemblée actuelle et l'organisation d'élections législatives anticipées, de renoncer à cette revendication. «Ce sont des représailles puisque nous avons appelé à des élections anticipées», a déclaré Mme Hanoune, hier, lors de la présentation du rapport des activités de son parti à Alger. Tout en indiquant que les instances du Parti des travailleurs ont décidé de faire un recours en portant l'affaire au Conseil d'Etat qui statuera définitivement sur cette décision jugée «illégale», la porte-parole du PT dira que le parti est plus que jamais décidé à faire valoir ses revendications dont celle de l'organisation des législatives anticipées. Elle estime en effet que le renouvellement de l'APN devrait permettre de mieux «s'adapter à la conjoncture politique et économique actuelle». Selon elle, la scène politique et économique prévalant actuellement au niveau national et international connaît des enjeux importants devant lesquels l'Assemblée actuelle a montré ses limites. D'après elle, les députés ont failli à leur mission de protéger les intérêts des citoyens en votant des lois «anti- sociales». A titre d'exemple, la conférencière a cité la loi 01/04 qui autorise, d'après ses dires, la dissolution et la privatisation des entreprises. «Nous luttons pour que cette loi soit retirée car nous n'accepterons pas que les travailleurs soient mis à la porte», martèle-t-elle. Aussi, l'ex-candidate à la magistrature suprême considère que la loi sur l'émigration clandestine, adoptée récemment par les députés, est inacceptable dans la mesure où elle rend les «harragas» passibles d'emprisonnement. «Au lieu de diagnostiquer le phénomène et chercher les raisons qui mènent à l'aventure, en vue d'y remédier, on incrimine les gens», s'est-elle désolée. A cela, il faut ajouter les contrats de partenariats avec l'Union européenne «voués à l'échec» et «les concessions de taille» faites à l'OMC qui n'ont rien ramené, d'après Mme Hanoune, à l'économie algérienne. «Les statistiques sont là pour témoigner de cela. Nos importations hors hydrocarbures n'ont pas évolué pour ne pas dire qu'elles ont diminué. Nous avions prévu cela depuis longtemps, mais nos propositions n'ont pas été prises au sérieux», enchaîne-t-elle. Le système éducatif national a été également au centre des préoccupations de Louisa Hanoune qui a appelé le gouvernement à revoir la réforme engagée à la suite des résultats du baccalauréat. Là, elle a demandé de procéder à une évaluation et de faire un bilan exhaustif en vue de sauver les élèves de l'échec dû à d'autres considérations extra-pédagogiques. «Certains lycées n'ont pas dispensé certaines matières essentielles aux élèves comme c'est le cas de certains établissements au sud qui ne disposent pas d'enseignants en langue française alors que les élèves ont eu à subir cette épreuve au bac. Ce n'est pas normal», dira-t-elle et d'ajouter : «Il faut réformer les réformes.»