Jusqu'ici épargnée, la Mauritanie fait face depuis deux ans à plusieurs attaques mortelles menées par des éléments de la branche maghrébine d'Al-Qaîda. Le nouveau président élu de Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, s'est engagé, dès les résultats confirmés dans la soirée de dimanche, à «combattre le terrorisme sous toutes ses formes», moins d'un mois après l'assassinat d'un Américain à Nouakchott par Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). «Nous allons combattre le terrorisme sous toutes ses formes, nous allons le combattre sur le plan sécuritaire en renforçant les moyens de l'armée», a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse, après la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel de samedi. «Nous allons le combattre à sa source, il prend ses sources dans la pauvreté et la misère, le sous-développement», a-t-il souligné. Depuis deux ans, la Mauritanie, qui était jusqu'à présent épargnée, a été la cible de plusieurs attaques mortelles menées par des éléments de la branche maghrébine d'Al-Qaîda, notamment de combattants mauritaniens ayant reçu des formations dans les maquis islamistes dans le nord du Mali. Le 23 juin, Christopher Leggett, un ressortissant américain résidant à Nouakchott depuis plusieurs années avaient été abattu de trois balles dans la tête, en plein jour, dans la capitale mauritanienne. «Aqmi» avait revendiqué cet assassinat. Deux combattants islamistes, auteurs présumés de cet assassinat, ont été arrêtés à Nouakchott vendredi soir, juste avant le premier tour de la présidentielle. Par ailleurs, Le nouveau président élu de Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a rejeté une nouvelle fois dimanche soir toute fraude lors du scrutin présidentiel, comme l'en accuse l'opposition. «J'ai eu 52,58% des voix et nous n'avons fait aucun effort illégal pour avoir ce résultat. Les gens qui nous soutiennent n'ont pas fraudé, n'ont pas falsifié, n'ont pas triché», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision France 24. «Les élections se sont passées de manière transparente», a ajouté Mohamed Ould Abdel Aziz, soulignant qu'il «avait quitté le pouvoir» pour mener campagne et qu'il «ne s'était pas servi des moyens de l'Etat» pour celle-ci. Pour la Mauritanie, «c'est le retour de la démocratie parce que j'ai été élu de manière transparente, démocratique et libre. C'est l'occasion pour la Mauritanie de sortir de pas mal de problèmes et de tourner les pages du passé», a-t-il dit en appelant à l'unité du pays. «Mes priorités seront essentiellement la lutte pour le développement de mon pays, contre la gabegie et la corruption, contre le terrorisme, la drogue, contre le phénomène de l'immigration clandestine, et contre la pauvreté (...) pour sortir ce pays du marasme économique», a répété le nouveau président. Lors d'une conférence de presse dimanche, le meneur du putsch du 6 août 2008 avait déjà répondu aux accusations de l'opposition en affirmant: «il ne suffit pas de dire qu'il y a eu fraude, il faut apporter des preuves» D'autre part, dans une première réaction quant au scrutin présidentiel samedi en Mauritanie, le ministère français des Affaires étrangères a estimé qu'il n'a pas donné lieu à des anomalies majeures, selon les premières informations fournies par les observateurs indépendants présents, appartenant notamment à l'Organisation internationale de la Francophonie et à l'Union africaine, «il n'y a pas eu d'anomalies majeures constatées», a déclaré le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux. «Nous attendons le rapport complet de ces observateurs», a-t-il ajouté, en réponse à une question sur la reconnaissance par la France de la victoire annoncée à cette élection, dès le premier tour, du général Mohamed Ould Abdel Aziz. L'opposition a dénoncé un «coup d'Etat électoral» dans cette ancienne colonie française.