Déficit n Les besoins du pays en ciment sont estimés à quelque 22 millions de tonnes par an, alors que la production nationale ne dépasse pas les 20 millions de tonnes. Les prix des matériaux de construction ont connu une hausse vertigineuse ces derniers mois en Algérie. Selon des experts en la matière, cette flambée est due à la spéculation, mais aussi au manque de l'offre et à la croissance de la demande. En effet, la demande en matériaux de construction a connu une nette croissance en raison des milliers de chantiers qui sont lancés aux quatre coins du pays, alors que l'offre demeure faible. Cette crise touche particulièrement le ciment dont les prix ont doublé en seulement deux ans. Selon le ministre de l'Industrie et la de Promotion des investissements, Hamid Temmar, qui a effectué récemment une visite à l'usine de ciment de Meftah, à Blida, la production nationale peut couvrir tous les besoins nationaux inscrits dans le cadre des projets du programme du président de la République. Selon le premier responsable de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Mouloud Kheloufi, l'Algérie ne produit que 20 millions de tonnes de ciment par an, alors qu'elle a besoin de 22 millions de tonnes pour faire fonctionner les chantiers. Ainsi, les principales usines de ciment en Algérie, comme celles de Meftah, de Sour El-Ghozlane et de Chlef, ne peuvent plus répondre aux besoins croissants des chantiers. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a décidé, dernièrement, d'importer un million de tonnes de ciment. 300 000 tonnes de la quantité qui sera importée, seront destinés à la région Est du pays, une quantité similaire sera destinée à la région Ouest, alors que le Centre bénéficiera de 400 000 tonnes. Cette quantité ne réglera pas définitivement ce problème, avancent déjà des responsables de l'Agea. Par conséquent, la crise de ciment peut durer dans le temps, au détriment des entrepreneurs mais aussi des simples citoyens, notamment ceux qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat à l'auto-construction. Pour M. Kheloufi, la solution consiste à augmenter les capacités de production des cimenteries publiques. Celles-ci produisent actuellement 13 millions de tonnes, contre 7 millions de tonnes pour celles du secteur privé. Le président de l'Agea a également insisté sur la régulation du marché. «L'Etat doit procéder en urgence à une régulation du marché», a-t-il affirmé à ce propos. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de plafonner les prix du ciment et les marges de bénéfice de chaque intervenant sur le marché. Ces mesures viennent, en cette période de pénurie, réorganiser ce marché juteux en raison des milliers de chantiers lancés ces dernières années. En effet, le pays a lancé beaucoup de projets dans le cadre du programme du président de la République qui nécessitent de très grandes quantités de matériaux de construction, notamment le ciment, à l'exemple de l'autoroute Est-Ouest ou le programme de un million de logements, sans parler des milliers de personnes qui ont bénéficié de l'aide à l'autoconstruction.